Qu'en est-il de cette grande idée généreuse lancée en 1949 par l'abbé Pierre?


Pour fonctionner, cette entreprise doit-elle bénéficier de l'indulgence des pouvoirs politiques, de la justice et de la presse? Pourrait-elle exister en respectant les règles du travail, le respect de la personne, les lois sur le logement, les conditions d'expulsion, et même les règles fondamentales de l'association? Nous ne parlons plus de charité.


Après les nombreux exemples qui ont alimenté la presse, on se demande si les organisations caritatives sont toutes condamnées à dévier de leur vocation initiale pour affronter les réalités, quand elles ne sont pas dévoyées par des individus sans scrupule.


L'enquête de Gabrielle Dréan, fait apparaitre que les compagnons bénéficient d'un statut spécial, qui n'est validé par aucun texte, mais sur lequel tout le monde ferme les yeux. Cela permet de les payer très en-dessous de ce qui est légal (même en tenant compte du logement) sans être reconnus ni comme travailleurs ni comme chômeurs, ne leur assure aucun droit ni au chômage ni à la formation professionnelle. Prisonniers du système, ils ne peuvent s'en échapper jusqu'à ce qu'ils soient chassés pour une faute (même vénielle).
Leur salaire est baptisé pécule, du nom de l'argent que l'esclave romain accumulait en vue du rachat de sa liberté.
Ils peuvent être chassés pendant la "trêve hivernale" sans solution de secours alors que tant de locataires de mauvaise foi bénéficient de cette mesure de protection.


Il semblerait aussi qu'un compagnon ait crée une entreprise délocalisée dans le micro-état de Sharja (EAU) où on ne paye pas d'impôts et ou n'existent pas de règles salariales. Cette entreprise travaille avec les collectes du "Réseau" et il est supposé reverser ses bénéfices au groupe.


S'il s'avérait que cette enquête ait été faite sans à priori, honnêtement, il serait vraiment triste de penser que trop souvent on ferme les yeux sur les activités des associations caritatives pour la simple raison qu'elles sont supposées subvenir aux carences de l'état et aider les plus démunis.
Ce n'est pas parce qu'une association a été fondée par des gens désireux de bien faire qu'elle ne peut pas tomber aux mains d'incompétents ou pire, comme on l'a vu avec Jacques Crozemarie.
Pour faire le bien, il faut le vouloir sincèrement et en être capable, sinon la générosité peut conduire à des effets pervers nocifs.


Heureusement, on peut se raccrocher à l'idée que ce reportage semble n'avoir été mené qu'à charge.

-Marc-
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le 2 juil. 2015

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