Ça fait parti des trucs qu'on sait si on a un peu de culture : En Attendant Godot est une pièce de théâtre sur des gens qui attendent un type nommé Godot, et celui-ci ne se pointe pas. Et ça ne raconte pas grand chose de plus.
Malgré mes années de fac de lettres, je ne m'étais jamais confronté à cette pièce de théâtre. Et puis, l'autre soir, j'avais rien à regarder, je me suis dit que j'allais mater une version sur YouTube. Donc, cette version filmée dans les années 80 avec Rufus, Jean François Balmer et... Roman Polanski. (Sic.) Le jeu est assez bon, notamment Rufus et Balmer dont j'aime bien les tête.
Du coup, ça y est, je l'ai vue et... c'est une pièce de théâtre sur des gens qui attendent un type nommé Godot, et celui-ci ne se pointe pas. Et ça ne raconte pas grand chose de plus.
C'est exactement conforme à ce que j'attendais. Le théâtre de l'absurde. Des passages qui ont l'air comique mais qui font pas vraiment plus rire que ça. Des réflexions qui ont l'air profonde mais qui ne le sont pas. Car au fond, En attendant Godot ne souhaite pas parler de grand chose et il le fait bien.
Beaucoup de gens ont glosés sur cette oeuvre, expliquant que Godot doit être Dieu, ou l'infini. Beckett était le premier à expliquer que s'il avait voulu que Godot soit dieu, il l'aurait appelé God. Et je pense que Beckett était le premier à détester les analyses profonde de cette pièce qu'il avait lui même voulu écrire pour se détendre. (Je ne sais pas ce que Beckett aurait pensé de la version de Sesame Street... où à la fin, l'arbre fini par se barrer parce qu'il s'ennuie.) Il parait qu'à l'époque, la pièce avait gagné une petite réputation à cause des spectateurs qui pétaient les plombs devant une pièce où il ne se passe rien. On aurait dû garder une captation de ça.
Alors, bon, c'est difficile de ne pas faire le parallèle entre la pièce et les thématiques en vogue à l'époque. On sortait de la seconde guerre mondiale, on se demandait si la vie avait encore un sens. Tout ça me rappelle le mythe de Sysiphe tel que théorisé par Albert Camus : on est un peu tous des gens qui attendons un truc qui ne vient pas, qui répétons les mêmes journées sans vraiment nous en souvenir.
Et je pense pas qu'il y a grand chose à voir de plus que ça. Car au fond, En attendant Godot ne souhaite pas parler de grand chose et il le fait bien.