Aïe ! Après avoir réuni un casting de rêve autour d'un pitch sympathique pour aboutir sur une des comédies US les plus pathétiques qu'il soit avec "Thérapie de Couples", Peter Billingsley aurait dû logiquement disparaître des écrans-radars de la réalisation... Mais non ! Cet ancien enfant-star aux bonnes relations a trouvé le moyen de remettre le couvert avec une adaptation du roman graphique de A. J. Lieberman et Nick Thornborrow ! Faisant appel une fois de plus à ses potes Vince Vaughn et Jon Favreau (ce dernier minimise les dégâts en ne faisant qu'une apparition parfaitement inutile), le bonhomme-tâcheron signe avec "En Cavale" une espèce de comédie familiale d'action qui échoue de manière assez impressionnante sur tous les plans possibles...
Nick Barrow (Vaughn) est un planificateur de braquages qui vend ses combines minutieusement millimétrées aux malfaiteurs les plus offrants. Se retrouvant impliqué malgré lui dans un conflit entre des membres d'un cartel mexicain et des flics ripoux, il n'a pas d'autres choix que de renouer avec son adolescente de fille (Hailee Steinfeld), éloignée de ses activités illégales, lorsque celle-ci devient la cible de ses ennemis...
Bon sang, on aura rarement vu un truc d'une platitude aussi élevée ! Jamais drôle, jamais convaincant autour de son intrigue policière, jamais inspiré lors des quelques scènes d'action, incapable de tirer quoi que ce soit de neuf de la relation père-fils en son coeur malgré un contexte sortant de l'ordinaire, incapable de faire du "don" de ce héros autre chose à part de simples regards jetés en amont et raisonnements finalement très logiques que n'importe qui avec deux neurones en fonction pourrait avoir, ... "En Cavale" tiendrait presque du ratage complet si son casting ne se démenait pas pour rendre le calvaire supportable ! Même si elle prend du temps à s'installer, l'alchimie du duo Vince Vaughn/Hailee Steinfeld est bel et bien là (au-delà des situations grossières pour nous la souligner) et les seconds rôles de luxe font le job malgré le fait qu'ils n'ont pas grand chose pour exister (de leurs maigres miettes narratives, Bill Paxton, Jonathan Banks, Jordi Mollá et Terrence Howard ont suffisamment de talent pour s'en sortir) mais Peter Billingsley ne leur facilite vraiment pas la tâche en filmant l'ensemble avec l'imagination d'une écrevisse à trois pattes perdue sur un plateau de fruits de mer périmé. La mise en scène est passe-partout à vomir sur tous les registres utilisés, semblant se donner pour but de brider à chaque instant le peu de potentiel de toute cette affaire. "En Cavale" en devient à peine supportable pour le spectateur qui erre dans le long-métrage en espérant quelque chose de vaguement original pour retenir son attention mais, peine perdue, ça n'arrivera jamais.
On a beau avoir une adoration infinie pour Vince Vaughn, sa filmographie de ces dernières années commence sérieusement à nous donner envie de rompre avec lui...