En haut des marches est un drame (historique) réalisé et écrit par Paul Vecchiali... qui dédie son film a sa mère en mettant en scéne la Veuve d'un ancien pétainiste et d'origine Corse (Nommée Françoise Canavaggia : Interprétée par Danielle Darrieux... que le cinéaste avait déjà rendue hommage dans Les Petits Drames un film muet (aujourd'hui disparu) dans lequel apparaît son idole...) qui revient a Toulon pour se venger de ceux qui ont dénoncé son époux a la libération (assassiné par le FFI) et lors de ses déambulations, elle se remémore le passé : 1931, l'arrivée du couple à Toulon, la guerre, la Libération.... Au gré des rencontres, des souvenirs, des fantasmes...
« J’ai essayé, avec En haut des marches, de faire le portrait d’une femme détruite par la guerre et qui tente de renaître de ses cendres. Quand j’étais enfant, j’étais frappé par les contradictions apparentes que je décelais chez ma mère : faiblesse physique mais énergie considérable… Autant de goût pour la rêverie que pour le travail… Courage imperturbable devant l’adversité et peur de tout… Frivole et concrète. Extrêmement sévère pour son entourage, elle était intransigeante pour elle-même. Ce qui ne l’empêchait pas de distribuer du plaisir et du bonheur autour d’elle. Le film, je le souhaite un hommage à ma mère et, plus généralement, à l’obstination de tous ceux qui ont organisé pendant la guerre, face aux écroulements du monde, l’âpre résistance du jour le jour, en veillant farouchement à la survivance matérielle et spirituelle des enfants. Je ne cherche pas à dégager de ce cas particulier une morale politique. Mais il est salutaire de s’interroger sur le hiatus qui se produit à certaines époques entre la vie quotidienne des êtres et leur place dans la société, du moins celle que l’histoire, pour donner un sens et une logique à son déroulement, leur assigne après coup. Ce film se propose de mettre en lumière – à travers un trajet exemplaire et tout à fait subjectif – les paradoxes d’un personnage qui a développé pour son propre compte des vertus de travail et de dévouement coïncidant avec la devise du jour : Travail - Famille - Patrie et qui, des années plus tard, se confronte à d’autres mémoires. » analyse du film par son auteur repris du site Wikipédia elle même reprise du dossier de presse de l'époque...
Curieux long métrage qui enchaine flash-backs sur flash-backs... Discours historiques (ceux de Pétain et de De Gaule)... qui raconte cinquante ans d'histoire celui d'une femme (sa mère surement... car sa famille, a été réellement soupçonnée de pétainisme... alors que comme dans le film, son père était en constante relation avec son beau-frère, résistant)... L'action se déroule en 1963 ou on assiste aux derniers jours de l'OAS (le commissaire (ancien du FFI) est joué par Nicolas Silberg) et remise en question d'une France collaborationniste (Vu a travers le personnage d'une avocate jouée par Françoise Lebrun... qui est la filleule Françoise Canavaggia... arrêté pour avoir ou pas tuer les responsables de son veuvage) ou certains d'entre eux sont devenus des résistants de la derniere heure voire même de la derniere minute... Paul Vecchiali signe une œuvre personnelle avec des plans séquences (très réussis) qui passent d'une époque a une autre... du passé lourd de sa famille au présent après des douleurs inguérissables et d’émotions déchirantes, notamment avec des séquences ou Danielle Darrieux face au siens qu'elle retrouve, éclate en sanglot... Un film imparfait certes, mais une œuvre personnelle originale dans sa mise en scéne.