Le point de départ improbable vous accroche et vous avez envie de savoir comment Didier Barcelo va dérouler sa trame. La rencontre entre le jeune homme désireux d’accomplir une vengeance et sa conductrice déprimée/en burn-out est d’abord logiquement explosive car ils ne défendent que leurs états d’âme du moment où les raisons de l’un et de l’autre n’ont aucune valeur. Puis Louise et Paul en faisant ce bout de chemin ensemble pour gagner le Cap Ferret, désarment pour se parler franchement, se raconter leurs vies et rencontrer des hommes et des femmes de tous bords.La recette n’a rien de révolutionnaire mais elle fonctionne toujours autant. Marina Foïs et Benjamin Voisin constituent un tandem barré et atypique qu’ils défendent sans fioritures ni minauderies. Vous n’avez qu’à entrer dans leur histoire tantôt rythmée tantôt plus bavarde pour comprendre que des épisodes passés peuvent miner mais que l’étonnement de retrouver un second souffle ( surtout pour Louise) arrive. Et puis l’inversion entre le consolateur et le consolé est assez savoureuse.En roue libre est un road-movie très profond en définitive et a une qualité,celle de proposer intelligemment pour éviter un abattage d’effets inutiles ou lourds. On ressort de la salle ravi d’avoir passé un bon moment et d’avoir agréablement déconnecté du quotidien.