Rire un peu contre toute attente.

Il y a bien longtemps que l'on croit la comédie française morte voir même enterrée, pourtant certains films sortent du lot pour nous rappeler que ce n'est pas le cas. Encore heureux.

Benoït Graffin nous gratifie ici d'un film à l'humour décomplexé, souvent noir et très efficace. Si dans le fond il est vrai que l'ensemble ne sort pas vraiment des sentiers battus, il faut bien avouer que la forme ne manque pas d'intérêt. On retrouve avec Encore heureux ce goût si particulier de la comédie qui n'a pas peur d'être frontale, de jouer avec les stéréotypes des personnages, qui n'a pas peur de faire rire même si cela est grinçant.
Porté par deux têtes d'affiches convaincantes, le film part déjà avec un bel atout. Sandrine Kiberlain compose parfaitement avec toute la luminosité qui l'incarne un personnage tendre qui jure pourtant à tout va. Edouard Baer lui se fond dans un rôle plus loufoque qui n'est pas sans nous rappeler les meilleurs moments des Inconnus dans Les Trois Frères.
Le film est jonché de situations cocasses et de répliques qui font mouche, c'est ce que l'on attendait de lui.

Drôle, irrévérencieux et même émouvant parfois, Encore heureux est une sympathique comédie qui apporte ce qu'il faut de fraicheur à l'horizon cinématographique française.