Sarah Gadon est géniale, Jake Gyllenhaal est magnifique, mais j'ai rien compris


UPDATE: après avoir lu plusieurs analyses, je pense avoir à peu près compris la symbolique du film, qui cependant semble bel et bien se perdre dans son propre génie... construire un film profond, c'est bien ; permettre au spectateur de comprendre cette profondeur, c'est mieux! Je n'irais pas jusqu'à dire que le film n'est pas assez modeste - d'autant plus que la sobriété manquant au fond est balancée par la forme via une photographie somme toute assez peu ambitieuse. Mais il finit pas s'entremêler dans les toiles qu'il tisse lui-même... sans mauvais jeux de mots. La suite de ma critique contient des spoilers sur le dénouement de l'intrigue.


Je déteste les araignées, d'autant plus quand elles font la taille de 3 gratte ciels ou même d'une chambre entière, mais le jeu de la symbolique est fort et de ce fait très marquant ; je pense à la scène aussi horripilante que réussie évoquant la "Maman" de Louise Bourgeois, qui forte de sa référence permet au spectateur attentif d'enfin faire le lien (sans mauvais jeux de mots encore) entre ce prof d'histoire raté et le vrai fils de sa mère... qui n'en a bel et bien qu'un. Les myrtilles, la couleur jaune teintant l'écran pendant 1h42, la copine dénouée de toute personnalité d'Adam (ce que Mélanie Laurent interprète très bien, vu qu'elle ne peut pas exprimer plus de 3 émotions), le miroir accroché à la porte de l'hôtel où les deux alter-egos se rencontrent qui disparaît à la fin de la scène et ne reflète d'ailleurs pas Adam, autant d'éléments subtils permettant certes au spectateur de comprendre, mais difficilement - sont-ils trop subtils? (ou peut-être étais-je trop fatiguée en fait)


Cependant, un petit détail: cette manie d'associer toutes ces femmes qui exercent une emprise sur Adam/Anthony à des viles tarentules dénote d'une (légère...) misogynie. On a compris que ces femmes empêchaeint Anthony de vivre (d'où son besoin de les multiplier?), maintenant, il faudrait quand même songer à autre chose que le topos du mec torturé faisant des parallèles douteux entre le totalitarisme au XXè siècle et le carcan d'une vie familiale sous l'emprise de son enceinte de femme...


Bref, à part ça, j'ai bien aimé, malgré quelques longueurs, que la pauvreté des dialogues et de la photographie n'aident pas vraiment. Heureusement que les beaux yeux de Gyllenhaal rattrapent cet entortillement de symbolismes, compliqués mais passionants.

Créée

le 8 févr. 2020

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