Boris the spider

J'avais été épaté par incendies et prisoners, chefs d'oeuvre indiscutables marqués par une maîtrise du réalisateur impressionnante pour rendre ces drames haletants. Là je me suis fait chier comme un rat agonisant la gueule ouverte. Villeneuve s'est pris pour David Lynch et il a en effet produit le même type de blob présompteux et incompréhensible que lost highway ou mullholland daube. Je veux bien qu'il s'agisse d'art figuratif inaccessible au commun des mortels, réservé à une élite qui a l'habitude des hautes altitudes narratives évanescentes et contemplatives. Très bien, mais dans ce cas il faut interdire le film aux moins de 210 de QI, on sera prévenu nous les bas du cervelet. Cependant, passée la déception du moment, j'ai quand même mis 5 pour le fou rire de la fin quand la tarentule géante fait son entrée. Je sais, allégorie de l'adultère et du vice qui revient en boucle longue, j'aurais du m'y attendre si j'avais compris le fil rouge de la culpabilité sous-jacente du héros dédoublé perdu dans une liquéfaction métaphysique, mais c'était un peu trop perché pour moi, j'ai juste vu une tarentule géante, en pauvre simplet. Donc 5 pour l’atmosphère jaunâtre et l'attente que fait naître l'auteur ainsi que Jake G. qu'est pas mal du tout, mais 5 aussi pour le foutage de gueule conceptuel et l'arachnide.
Je retourne tristement à ma vie de bas du front avec des araignées taille s et sans société secrète à tops models en talons, vous ne me verrez plus à si haute altitude, promis, j'ai le vertige.