Entre Claire l’introvertie, et Fred l’exubérant, on tient un couple inattendu et ce décalage rend le duo des plus cocasses. Superbement interprétés par Marina Foïs (comme toujours !) et Jonathan Cohen (registre habituel mais efficace), ce sont les personnages qui portent l’histoire.
Toujours côté personnage, on se régale de regarder des individus lambdas interpréter leur propre rôle à l’écran. Toutes les personnes du corps médical qui apparaissent dans le film ne sont autres que de véritables sages-femmes, infirmières, gynécologues, psychologues… Et c’est rafraichissant, ça relève avec justesse et drôlerie les nombreuses scènes d’hôpital.
Malgré ces qualités, on a un problème. Et pas des moindres : quid du consentement ? Qui selon moi constitue le sujet principal du film. Oui, on parle bien d’une grossesse non désirée par la femme.
Alors que ces dernières années les réseaux sociaux, les médias traditionnels, et les débats en général permettent d’informer et de normaliser la notion de consentement auprès de tous les publics, on a un film en 2020 qui passe complètement sous silence ce concept. Pire, il l’annihile, le rend caduc par le rire que la situation grotesque est censée générer chez le spectateur.
On essaie de te faire passer la pilule (#jeudemots) sous-couvert d’humour et d’une situation qui se veut touchante ("haaan un homme gaga à ce point c’est quand même trop mignon, on peut lui pardonner !"). Mais en fait, on parle bien d’un coup violent porté à l’intégrité de la femme : à son corps, à son autonomie, à ses choix de vie. Donc non, on ne pardonne pas son mec de trafiquer sa contraception sous prétexte qu’il désire corps et âme un enfant, « ce miracle de la vie que tu aimeras forcément puisqu’il est le fruit de tes entrailles » blablabla.
Loin d’être attendrie, je reste dépitée et un chouya en colère après la vision de ce film. Est-il vraiment possible que ce soit une femme qui l’ait réalisé ?!