Le documentaire d’Avi Mograbi a deux mérites. Il rend compte, d’abord, de la situation intolérable que constitue le camp de Holot. Il nous fait connaître à profit, ensuite, ce bel outil d’émancipation au service d’une plus grande fraternité des peuples qu’est le théâtre de l’Opprimé. Le film lui-même repose d’ailleurs sur les valeurs de l’empathie et la subtile analyse de ses mécanismes qui fonde théoriquement le théâtre de l’Opprimé, soucieux de faire tomber les frontières mentales qui empêchent l’identification à un homme dont la couleur de peau est différente de la sienne. Ainsi Avi Mograbi ne filme pas les réfugiés comme des victimes, il les filme dans un processus dont ils sont les co-créateurs.