Entre vents et marées
4.1
Entre vents et marées

Téléfilm de Josée Dayan (2014)

Une sombre histoire de famille sous les embruns bretons

Partie 1 : Christian de Kersaint-Gilly est abattu de deux balles dans la poitrine dans le parc de son château quasiment en ruine, en Bretagne. Dépêchée sur les lieux du drame, le capitaine Marleau (Corinne Masiero) en vient à soupçonner l'épouse du défunt, Joséphine de Kersaint-Gilly (Nicole Garcia). En effet, Christian venait de céder une partie de leur propriété à deux hommes ambitieux : Étienne Quemener et son douteux associé, Vincent Salmon (Stanislas Merhar). Tous deux ont le projet de transformer le petit port traditionnel de pêcheurs, hautement pittoresque, en une marina de luxe. Cet endroit ultra-moderne est censé attirer une clientèle triée sur le volet, pour en faire un lieu de villégiature à la mode.


Partie 2 : Étienne Quemener et Vincent Salmon ne convoitent pas seulement le domaine de Kersaint-Gilly. Les deux sinistres personnages s'intéressent aussi au hangar où Cécile Prigent (Muriel Robin), la sœur d'Étienne et mère de deux adolescents, son fils Yann (Maxence Perrin) et sa fille, Gwen, abrite son chalutier. En dépit du déséquilibre des forces, Cécile est prête à se battre coûte que coûte pour sauver le port et résister au projet de marina. Elle peut compter sur l’aide de son fils, Yann, qui partage son amour de la mer, mais pas sur sa fille Gwen, qui veut devenir architecte et rejoint le camp de son oncle Etienne Quemener et de son ambitieuse épouse, par ailleurs maire de la ville. Malheureusement pour elle, Gwen cède aux avances du diabolique Vincent Salmon et, après qu'elle ait découvert qu'il travaillait pour des mafieux, ce dernier la tue. Cécile Prigent comprend alors que l’enjeu est beaucoup plus important qu’elle ne le pensait et que les commanditaires de l’affaire sont puissants et ne reculeront devant rien pour arriver à leurs fins. De son côté, Joséphine, ruinée par l'addiction au jeu de son mari décédé, doit se résoudre à céder aux manipulations crapuleuses de Vincent Salmon et signer l'acte de vente du domaine.


Mon opinion sur ce téléfilm


Je ne suis généralement pas un grand fan de Josée Dayan bien que j’aie apprécié son adaptation du Comte de Monte-Cristo (1998) et Cet amour-là, son film consacré aux derniers jours de Marguerite Duras (avec une Jeanne Moreau plus vraie que nature dans la peau de l'écrivain).


Lorsque j’ai commencé à regarder ce téléfilm policier, j’ai surtout été séduit par la beauté des images, tout le tournage s’étant effectué en décors naturels en Bretagne, principalement à Belle-Ile en Mer et dans le sud Finistère.


La distribution (Nicole Garcia, Muriel Robin, mais surtout Stanislas Merhar et un jeune acteur du nom de Maxence Perrin) m’a aussi déterminé à regarder ce film.


Cette fois, la réalisatrice n’est pas en cause mais plutôt le scénario (de Philippe Besson et Daniel Tonachella) : confus, incohérent, bavard – à condition d’entendre les dialogues murmurés, comme à son habitude par Nicole Garcia – on est vite perdu dans les relations familiales compliquées de cette famille d’Atrides. Quant à Stanislas Merhar qui, malgré ses presque 45 ans, a toujours des airs de jeune homme louche et son regard inquiétant, on le comprend à peine mieux que Nicole Garcia. Muriel Robin, par contre, m’a bluffé. Elle est bien meilleure actrice dramatique que comique. Mention spéciale aussi à Corinne Masiéro, qui, malgré ses allures de SDF et ses blagues pourries cache une intelligence d'experte du FBI. Et enfin, je voudrais décerner un satisfecit particulier à un jeune acteur talentueux, déjà remarqué précédemment dans un excellent téléfilm que je n’ai pas encore chroniqué, Un fils (2014), Maxence Perrin, qui joue le rôle de Yann, le fils de Muriel Robin. Il est le fils de Jacques Perrin. On l’avait découvert, inoubliable, dans le rôle du petit Pépinot des Choristes (2004). Il a, depuis, relativement peu tourné (Faubourg 36, en 2008 et trois téléfilms, dont Un fils et cette dernière prestation), mais, à chaque fois, on le remarque car il joue de manière naturelle et intense. J’espère pour lui qu’il fera une belle carrière.

Créée

le 22 févr. 2016

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Roland Comte

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