Epic : La Bataille du royaume secret par Leaf
Après le succès de l’Âge de glace et plus récemment de Rio, les studios Blue Sky reviennent avec Epic : la bataille du royaume secret où Chris Wedge se retrouve cette fois ci seul aux commandes. Avec les géants Pixar et Dreamwoks, Blue Sky domine le monde de l’animation et entend bien étendre encore un peu plus son influence. Là où il se différencie, c’est qu’en plus de divertir petits et grands, le studio aime à sensibiliser le public avec un message écologique. Epic ne fait pas exception : en plus d’y transmettre les valeurs traditionnelles (le respect, le courage, la foi, l’entraide…), le studio y ajoute de nouvelles problématiques comme la protection de l’environnement. Ici, elle est symbolisée par ces hommes-feuilles, qui agissent sans que l’être humain s’en aperçoive et protègent la forêt et ses habitants. Comme si la nature prenait soin d’elle-même toute seule, jusqu’au moment où, n’en pouvant plus, elle doit se résoudre à demander de l’aide aux humains. Le parallèle avec la situation écologique actuelle apparaît évident. Si cette idée est assez louable, elle s’avère malheureusement portée par un scénario vraiment peu inspiré.
Le spectateur s’immisce dans cet univers à travers le personnage de Mary Katherine, une jeune fille marquée par une séparation, blessée, sans repères, et qui va trouver chez les hommes-feuilles un but, une cause à défendre. Ce qui va ainsi l’aider à grandir et à communiquer avec son père. Cette relation père fille se révèle d’ailleurs assez touchante, mais aurait mérité d’être plus approfondie. Notre jeune héroïne va se perdre dans une aventure initiatique convenue, aux rebondissements très prévisibles. On retrouve dans Epic les caractéristiques classiques des personnages de film d’aventure, du jeune homme rebelle au vieux sage, en passant par le duo comique qui ponctue le film de façon mécanique pour redonner de l’élan au récit. Car le plus gros problème, c’est que cette aventure porte bien mal son nom, les combats étant assez limités et manquant d’envergure. Même la musique de Danny Elfman ne parvient pas à nous emporter. Du côté de l’histoire d’amour, on n’est pas mieux servi : elle est totalement bâclée, comme un passage obligé dans le scénario auquel personne n’a prêté beaucoup d’attention et d’intérêt. Celle qui pouvait être la plus intéressante car réellement mystérieuse, entre Ronin et la reine, est malheureusement assez vite évacuée.
Visuellement en revanche, il n’y a pas grand chose à dire. Un véritable travail de réalisme a été entrepris, notamment sur les textures, que ce soit le feuillage, le plumage ou même encore les chevelures. L’univers de la forêt est particulièrement bien pensé ainsi que la symbolique autour des animaux. Plus regrettable en revanche, le manque de jeu autour du fait que le spectateur rétrécisse comme son héroïne. Il n’y a ainsi que très peu de scènes où l’on se retrouve confronté avec des éléments du monde humain. On y perd donc un peu cette notion d’immensité. Si la 3D n’est pas toujours indispensable, elle prend cependant totalement sens ici, nous offrant quelques beaux moments.
Epic ne parvient donc pas à nous emporter réellement dans son univers à cause de ce scénario peu inventif. On en retiendra simplement quelques belles images, auxquelles il manque tout de même l’âme et le charme des grands films.