avec un peu, même juste un peu, de second degré, on passe un bon moment.

Sous-couvert de choisir la solution la plus simple pour pouvoir rester sur le sol français et ne pas décevoir sa famille restée au pays et fondant tous ses espoirs sur leur fils, Yacine décide de se marier.

Secrètement amoureux de 'l'hippopotame' (la fille forte du bahut, oui y'en a qu'une, dont le make up un peu foiré nous fait savoir dès le début qu'elle perdra vite ses kilos), Yacine est dépassé par les évènements qu'il engendre lui-même (un coté 'padbol' à-la Pierre Richard), et finit par devoir se marier non pas avec elle, mais avec son meilleur pote, lui-même déjà en couple et vivant avec sa copine.


S'en suit un amoncellement de problèmes engendrant d'autres problèmes, réflexion logique mais outrancière par choix, sur l'effet boule de neige de vivre dans les mensonges.


Alors oui, on peut avoir une vision basale et critiquer des clichés un peu exagérés sur les Gays, mais la manière dont les choses sont amenées nous montrent plutôt deux mecs paumés/niais qui essaient d'apparaître un vrai couple vraiment Gay, pour échapper à l'oeil inquisiteur de l'exceptionnel Philippe Duquesne qui ne voit plus que le négatif dans les couples qu'il rencontre, pour une raison totalement bateau.

Et malheureusement ces deux gnays (vous avez le jeu de mot là?) ne savent faire Gay qu'à l'aide de tous les clichés qu'ils ont eux-mêmes sur les Gays.

Et si on y réfléchit, le jour où vous racontez à vos parents qui l'espéraient que vous êtes devenu Avocat, oui parce que la base du film reste l'idée de vivre dans le mensonge et d'être crédible aux yeux des autres, comment allez-vous le leur faire croire?

Très probablement en utilisant tous les poncifs et les clichés possibles que vous avez, ou qu'ils ont, sur les avocats.

Car c'est la solution la plus simple.


Ce film s'avère clairement léger sur les réflexions sociétales, mais je ne pense pas que son but soit de changer le monde brusquement.

Son leitmotiv c'est surtout de faire rire avec en fil conducteur l'idée que chacun est ce qu'il est, que se mentir et juger les autres sur ses propres croyances est inutile, car marcher dans les pas d'autrui n'est pas forcément aisé malgré ce qu'on en pense.

Et il est honnête dans ce qu'il propose, il est plein de bonnes intentions et plein de tolérance malgré la haine de l'autre que beaucoup veulent lui prêter parce qu'ils ont sensiblement eux-mêmes leurs propres démons à combattre.


J'ai lu je ne sais plus où l'idée premier degré que le film, par certains propos, laissait penser qu'on pouvait devenir gay en vivant gay.

On verra plutôt l'idée que certaines facettes de chacun d'entre-nous nous font peur, car l'inconnu est effrayant pour beaucoup, et que découvrir cet inconnu peut nous aider à être en accord avec nous-même.

Le film ne dit jamais qu'on peut devenir gay, plutôt que l'on ne peut être réellement soi-même qu'en se connaissant et en s'acceptant.

[Et c'est dans un sens assez marrant car la transformation physique de 'l'hippopotame' en début de film nous donne déjà un aperçu de cette idée, bien qu'un peu maladroitement.]


Et sans jamais aucun jugement sinon, et c'est là toute la force du film, dans le jugement qu'on a soi-même des différences de l'autre et que l'on verra dans le film s'il fait vibrer nos propres idées.


Après :

Lacheau joue comme Lacheau (le bogosse bébête)

Boudali fait du Boudali (et que le vélociraptor, et que le 'non non non non non non non')

Duquesne fait quand même du grand Duquesne

Arruti n'est pas très utile mais ses scènes apportent une petite touche de folie douce

Marsais est assez intéressant dans l'ambiguïté de son personnage, Hétérosexuel aux codes Gay plus naturels que le couple principal, dont une scène bien précise avec Duquesne refait vibrer la corde du jugement de l'autre via ses croyances personnelles

Bedia et son 'c'est pas Haram' m'ont fait mourir

Et Fatsah Bouyahmed est très drôle, surtout dans le petit blooper post-fin.


On est clairement pas sur du grand film intellectuel, et je doute vraiment que ce soit le but de toute façon, mais avec un peu, même juste un peu, de second degré, on passe un bon moment.


En revanche, si vous vous dites qu'en rigolant des clichés d'un gars, vous vous moquez aussi de la cible des clichés, alors non, vous ne passerez pas un bon moment.

Et si vous ne rigolez pas des clichés du gars, mais de la cible des clichés, parce que vous avez les mêmes clichés en tête, alors...


Bah alors rien, je peux plus rien pour vous, j'ai pas de TARDIS, je peux pas retourner dans le temps et vous refaire.

RoshynN
6
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le 4 déc. 2023

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RoshynN

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