Pique Nique Trouille , C'Est Quoi L'Embrouille

Equinox est un petit film fantastique fauché de 1970 , mais hautement sympathique ne serait ce que pour la présence de gros monstres patauds animés en stop motion. Le film est aussi la version longue de The Equinox … A Journey Into The Supernatural sorti en 1967 et plus court de onze minutes. On retrouve à la barre du film Mark Thomas Green, Dennis Muren et Jack Woods (futur scénariste de Attention Au Blob) dont les carrière resteront pour le moins confidentielles. Ce qui est amusant en regardant Equinox c'est qu'on pourrait presque y voir un vague et lointain embryon thématique du Evil Dead de Sam Raimi.

Le film raconte l'histoire d'un jeune homme qui raconte son expérience depuis l’hôpital psychiatrique dans lequel il est enfermé après avoir tenter de retrouver un paléontologue dans une petite cabane paumé dans les bois. Accompagné d'un ami et de deux jeunes femme pour un pique nique, le petit groupe découvre en effet une cabane détruite, un scientifique disparu et se retrouve en possession d'un curieux livre qui leur ai remis par un vieil excentrique vivant au fond d'une caverne, un grand grimoire qui pue la mort et qui semble ouvrir les portes d'un autre monde. Des forces maléfiques se réveillent, prennent possession des corps et tentent de remettre la main sur le livre …

Si dans ces grandes lignes thématiques l'histoire de ce Equinox évoque franchement Evil Dead en revanche le traitement sera tout autre. Le film proche d'un projet étudiant à tout petit budget puisque l'on parle de 6 500 dollars lorgnera bien plus vers le fantastique que vers l'horreur pur jus. On ne va pas se mentir le film est assez mauvais , l'histoire peine à se mettre en placer, les comédiens sont peu investis et tout le son ayant été fait en post production donne un sentiment d'une fausseté avec un aspect très récitatif dans les dialogues. Il faudra donc être amateur de séries Z avec toute l'indulgence naïve que cela demande pour apprécier à sa courte et juste valeur ce curieux Equinox. Que voulez vous, mettez moi un calmar géant en pâte à modeler détruisant une cabane en bois, un monstre bizarre entre l'homme de pierre et le gorille gigantesque, une sorte de géant bleu préhistorique avec sa peau de mammouth, des possédés qu bavent en se tordant la bouche et je suis heureux comme un gosse dans un magasin de jouets. D'autant plus qu'au regard de l'étroitesse de son budget les effets spéciaux sont loin d'être complètement ridicules comme ce géant bleu très crédible grâce à un astucieux jeu de perspective forcée et malgré ses bas qui plissent. J'aime également beaucoup lorsque les acteurs deviennent des pantins approximatifs de pâte à modeler dans les mains des monstres, j'ai l'impression de retrouver un peu de la magie de mon enfance lorsque je regardais Jason et les Argonautes. Le film nous offre même un diable volant qui a franchement de la gueule, bon Ok, il a de la gueule pour un film quasiment amateur de 1970 mais c'est déjà pas si mal. En même temps si l'on regarde le nom des bonhommes responsables des effets spéciaux on découvre que c'est notamment le premier boulot de David Allen qui ensuite travaillera en vrac sur Willow , Dolls, Hurlements, SOS Fantômes 2 , Ré-Animator 2 ou Les Prédateurs et qu'il est associé à Jim Danforth ( Dark Star – Le Choc des Titans - Creepshow – The Thing – Le Jour des Morts Vivants) et Denis Muren ( La Guerre des Étoiles - E.T. - Terminator 2 – Jurassic Parc – Abyss) . Même si il ne s'exprime pas toujours pleinement sur l'écran, il y-avait quand même du talent à revendre derrière le projet.

Après on va être honnête , une fois retiré le plaisir de ses effets spéciaux à l'ancienne et ses amusantes similitudes avec Evil Dead (Je serais curieux de savoir si Sam Raimi a vu le film étant gamin), Equinox est un petit film mou de la rotule, pas vraiment dynamisé par sa mise en scène très plate et son quatuor de comédiens qui ne fait pas d'étincelles à l'image de l'actrice Robin Christopher dont ce sera l'unique film. Le film possède toutefois un certain charme rétro qui le hisse bien au dessus du vulgaire nanar pour drive-in.