Je n'ai rien contre Steven Soderbergh, son film est même plutôt bien foutu. Il dirige ses acteurs d'une main de maître en dégageant d'eux un jeu rodé et habile. Il exécute une mise en scène classique, qui parle à tous et qui permet d'attirer le plus grand nombre par sa simplicité.
Le problème est personnel en fait. Je peux tout à fait concevoir que cette oeuvre plaise. Je peux même comprendre pourquoi Julia Roberts a décroché l'Oscar de la meilleure actrice (si mes souvenirs sont exacts) tant elle est resplendissante ici.
Non le problème, c'est que je n'ai pas du tout accroché. Comme si ce film se déroulait devant mes yeux sans pour autant m'inclure. Comme si un train partait en me fermant ses portes sous le nez.
Je reste à quai et attends qu'il revienne pour peut-être m'emmener dans l'un de ses wagons. Mais malheureusement, il était déjà loin.
Même Julia Roberts ne m'a pas séduit. Je l'avais pourtant été dans Pretty Woman. Mais Erin Brockovitch semble être le deuxième volet des aventures de l'ex-prostituée. Comme si c'était Vivian Ward qui avait pris dix ans, trois gosses, et une baraque qu'elle n'arrive plus à payer.
Julia Roberts, clairement au centre de ce film, est restée Julia Roberts et n'est jamais devenue Erin Brockovitch. Un jeu d'actrice formidable mais un jeu d'actrice qui ne m'était pas destiné, en plus sur un sujet qui ne m'a pas atteint.
Enfin, encore une réserve très personnelle : je ne l'ai pas trouvé si "seule contre tous". Dans chaque scène, elle est toujours entourée de quelqu'un, même si elle se prend la tête ou si elle est seule dans sa voiture, avec quelqu'un au bout du fil. Analyse de plans, bonjour.
Je le répète, la séduction ne m'a pas séduit.