Après avoir échappé aux terribles escape rooms du premier film, il aurait été sans doute préférable pour Zoey et Ben de mener une petite vie tranquille, cachés et éloignés de toute trace de Minos, la société qui dépense des fortunes en installations invraisemblables dans le but de satisfaire la soif de sang de ses riches clients voyeurs. Mais non, Zoey n'en démord pas et veut absolument faire payer Minos ! Persuadée que la société a laissé sans aucune raison un énorme indice sur sa localisation à New York, la petite surdouée bien sotte entraîne son compagnon de survie à la poursuite des responsables de Minos... et se retrouve à nouveau piégée avec lui dans des salles encore bien plus dangereuses en compagnie cette fois des champions des précédentes éditions. On ne sait pas si elle remportera la partie mais, une chose est sûre, le trophée de la reine des gourdes lui tend déjà les bras...
Bien sûr, il était difficile d'éluder la finalité superficielle du premier film qui se voyait déjà comme l'héritier d'une nouvelle franchise en mode "Saw" soft surfant sur le phénomène des escape rooms avec des énigmes meurtrières pour permettre à ses participants d'expier leurs fautes en lieu et place de tortures plus frontales mais, malgré d'importants défauts, Adam Robitel avait su rendre l'ensemble sympathique en misant sur le plaisir aussi basique qu'immédiat de la découverte de la variété d'environnements des pièces et de leurs énigmes de plus en plus tordues à résoudre au risque de rendre insipides toutes les vraies escape rooms de la planète.
Il était donc logique que la suite continue de creuser ce sillon de manière appuyée et "Escape Game 2" ne perd en effet que très peu de temps avant d'enclencher une nouvelle partie encore plus démesurée et forcément plus impressionnante vis-à-vis des mécanismes imaginés pour faire souffrir ses candidats. D'ailleurs, si l'on s'en tenait qu'à cela, ce deuxième opus accomplit quelque part tout ce que l'on pouvait attendre de lui en offrant une série d'épreuves toujours plus retorses sur un rythme qui ne laisse aucun temps mort pour souffler, comme pour mieux nous faire ressentir l'adrénaline d'une attraction de tous les dangers (le film donne vraiment l'impression de passer aussi vite qu'un tour de Space Mountain). Toutefois, s'il élève cette qualité au rang d'une mécanique bien rodée, "Escape Game 2" pousse dans le même temps les défauts du premier film à leur paroxysme jusqu'à rendre l'exercice complètement futile.
Les personnages n'étaient déjà pas le point fort de la première session de l'escape game mortel en se résumant, pour certains, à quelques traits basiques et surtout aux raisons très prévisibles de leur présence dans le jeu mais, ici, ils sont tout simplement réduits à de vagues silhouettes qui s'agitent en vain dans les décors factices, le film ne prenant même pas le temps de les approfondir au-delà d'un prénom ou de leur statut de champion d'une catégorie spécifique. Ainsi, faute d'un quelconque attachement pour eux (même le couple du précédent est transparent), il devient rapidement impossible d'éprouver la moindre empathie quant à la question de leur survie hormis le fait de savoir dans quel ordre le groupe va être décimé...
Et encore, cela reste un moindre reproche face à l'expansion médiocre de la mythologie déjà très laborieusement mise en place à la fin du premier film. En s'intéressant à un niveau plus large aux turpitudes relationnelles des concepteurs de chez Minos qui vont introduire et conclure (par un twist risible) la progression des candidats au sein de la nouvelle partie, "Escape Game 2" s'enlise dans le ridicule, comme un aveu d'échec assez sidérant pour tirer quoi que ce soit d'un minimum attrayant de la part d'ombre tentaculaire de l'entreprise dont le point de vue n'a été visiblement conçue que pour permettre de rallonger artificiellement la franchise vers de nouvelles suites.
En fait, là où son prédécesseur se contentait de singer le concept des films "Saw", sa suite en adopte carrément la mise en forme et ses excès (sans le gore cependant, le film est vraiment t.très sage de ce côté) mais, vu la pauvreté des développements de son univers et de ses personnages à peine esquissés, "Escape Game 2" a beau encore faire illusion grâce à sa cadence infernale de progression à travers ses salles de jeux vicieuses, il est hélas clairement bien plus proche d'un "Saw 7" que d'un "Saw 2" dans les tenants et aboutissants du spectacle qu'il a à offrir. Il est probablement déjà temps de siffler la fin de la partie avant de faire pire...