Escrocs mais pas trop est un film sur l'intégration d'un groupe d'individus et plus particulièrement d'un couple issu de la classe moyenne dans le monde de la richesse et de la bourgeoisie. Pitch intéressant en somme, mais le film présente de gros défauts.
Personnellement j'ai assez vite constaté que le rôle tenu par le réalisateur lui-même ne lui convenait pas du tout, et c'est pas son jeu d'acteur difficile à supporter par moments qui arrangera mon point de vue. En effet celui-ci est clairement trop poussé en plus d'être récurrent durant la totalité du film. Les petites disputes de couple n'ont pas cette dimension humoristique que j'ai pu voir dans "Annie Hall" ou "Meurtres mystérieux à Manhattan" où Woody Allen se montre bien plus subtil... Bien entendu son comportement est justifié par le rôle qu'il tient, mais à force d'en faire trop - en particulier dans la gestuelle et les dialogues machistes au possible - on pourrait penser qu'il ne croit pas lui-même à la crédibilité du personnage qu'il joue et donc qu'il se perd un peu trop dans ce rôle.
Il n'y a pas que la prestation de Woody Allen dans le rôle de Ray que j'ai trouvé exagérée ; les dialogues ne sont pas convaincants, et m'ont au mieux arraché un sourire à quelques reprises. Le coup de la canalisation d'eau percée accidentellement m'a plus accablé que fait rire. Il n'y a pas plus classique comme scène comique, et hélas Allen n'arrive pas à la rendre drôle si ce n'est lourdingue - peut-être car c'est une scène vue et revue.
Outre ma déception en grande partie causée par l'humour pesant ressortant de ce film, j'avoue avoir trouvé l'histoire intéressante, même si elle aurait pu être bien plus sympathique à suivre avec plus de finesse, et si elle n'avait pas perdu son rythme après la proposition du flic. Les clichés sont excessifs mais l'évolution des personnages - ainsi que de leurs relations entre eux - en particulier celle de Frenchy rend le film un tant soit peu captivant. On se demande bien comment ça va se finir.