La tendance à la construction très nette et la compartimentation est plus marquée que jamais ici. Dans Et caetera, trois séquences mettent en scène des formes humaines aux actions répétitives, enfermées dans des processus sans fin. Un homme vole en s’accaparant des ailes d’ange ; un autre dresse une bête ; un dernier fabrique et fuit sa maison. L’animation est plus rudimentaire, en stricte deux-dimensions. La seconde scène, une aquarelle en couleurs hypnotique, se rapproche du plus habituel et confortable théâtre de marionnette ; les deux autres, esquisses de dessins non-achevés mais pleins de vie, sont graphiquement moins attrayantes (même si elles provoquent leur effet, la première moins). Plein de vie jusqu’à l’absurde puisque dans cet univers cacophonique (sons improbables, mêlant naturel et expérimental) des petits bonhommes indistincts s’aliènent dans des circuits stériles. Le dernier tiers donne une vision triste et vertigineuse du rapport ambigu et sans solution de l’homme envers ses besoins de liberté et d’ancrage ou de sécurité. En dépit de ses limites, Et caetera est particulièrement ingénieux et surtout ses idées animées interpellent avec force.