Tous les ingrédients sont là pour parfaire l'inéluctable histoire de l'amour impossible : la Géorgie comme summum d'un traditionalisme liberticide, la danse comme discipline asexuée visant à étouffer toute passion naissante, la pression de ses pairs virant presque à l'anéantissement de toute intimité... Mais au-delà du portrait presque anthropologique que tisse Levan Akin de la jeunesse géorgienne, le récit transcende le réel et réussit même parfois à s'inscrire dans une rêverie sauvage et sans limite où plus rien n'est impossible. L'on doit cette prouesse à la performance du jeune Levan Gelbakhiani, acteur tout en nuances et finesse qui nous rend captif de sa moindre émotion, toujours de façon sensible et efficace. Le cinéaste sait rester humble afin de laisser place à l'épanouissement de son jeune prodige, et cela tout en faisant preuve d'une technique impeccable et d'un véritable art de la narration.