Il s'agit là d'un film complètement déroutant. Ici, pas d'intrigue, d'enjeux ou de dénouement particulier. Et surtout, une absence quasi totale de dialogues. Eternité dépeint le tableau d'une famille bourgeoise durant un siècle. Le film se concentre plus particulièrement autour de trois femmes, qui se trouvent être enfants, mères et épouses à la fois. On y perçoit des bribes de leur vie, de leur quotidien, tout cela au rythme d'une musique omniprésente. De temps en temps, une voix off, souvent l'une des protagonistes, nous susurre quelques mots afin de nous éclairer sur le sens des images qui s'offrent à nous.
C'est un film audacieux. Et c'est d'ailleurs quitte ou double. Soit l'histoire nous échappe et les deux heures du film représentent pour nous une éternité. Soit, comme c'est mon cas, le film arrive à nous captiver et on savoure ainsi la beauté des images et la poésie qui se dégagent de ces tableaux. Tout est approché sous l'angle de la beauté dans ce film. Même les choses les plus dramatiques d'une vie, comme par exemple la perte d'un proche, sont appréhendés de façon poétique et belle. On replonge dans le souvenir, dans l'amour, dans la beauté de la relation humaine. Trần Anh Hùng nous offre ici une véritable méditation sur le fil de la vie. Alors oui, certains éléments du film peuvent être discutés, mais la poésie, la beauté de ce film a pris le pas sur toutes les critiques négatives et pointilleuses que je pourrais éventuellement avoir.
Bref, une très jolie découverte, qui a même mérité ma première critique :)