La première chose à savoir avant de voir You can (not) redo c'est qu'il faut s'attendre à être déconcerté et à ne pas tout comprendre tout de suite, le changement de ton et de rythme avec le deuxième film, très fun, rapide et bourré de fanservice, est déstabilisant. Peu d'humour également dans ce film. Mais ce n'est pas nécessairement une mauvaise chose, puisque cela fait partie d'un parti pris de réalisation qui consiste à nous mettre à la place de Shinji, qui se retrouve confronté à une situation qui le dépasse complètement. Shinji devra faire face aux conséquences de ses actes (le titre du film est sans équivoque) et à une totale perte des repères qu'il avait acquis au cours des deux premiers films.
Une bonne partie du film est composée de scènes d'actions, qui n'ont pas grand chose à envier à celles de You can (not) advance, le reste est fait de scène beaucoup plus calmes, globalement on a affaire à un film beaucoup moins fourni (et fouilli...) que You can (not) advance, mais étrangement j'ai trouvé qu'il passait aussi nettement plus vite, facilitant son revisionnage. Revisionnage qui est indispensable, si vous voulez vraiment remarquer tous les détails et bien comprendre le scénario.
Visuellement c'est bluffant, aussi bien dans la représentation du monde que dans les scènes d'actions (si vous n'êtes pas gênés par les explosions roses et la 3D). La bande-son est certainement la meilleure pour l'instant de tous les Rebuild.
Même si pas mal de monde présente ce film comme une sorte de trahison et la fin d'Evangelion, il n'en est pas moins la suite logique des deux premiers films, et en totale cohérence avec ce qui a été fait dans la série télé. On a affaire à un film haut de gamme qui ne brosse pas son public dans le sens du poil, mais il fallait s'y attendre, et pour moi ce film est une réussite. J'attend avec impatience la suite qui promet d'être une apothéose (ou la plus grosse déception de l'histoire de l'animation, mais moi j'y crois).
Il est plutôt amusant de voir que Khara, en promouvant Eva Q à l'aide de pianos en 3D et de courses de chevaux, ne se moquait en fait pas (complètement) de son audience.
A venir (peut-être) : une analyse/critique plus poussée et pleine de spoilers.