Un gros foutoir
Evil Cult est un film bordélique à souhait heureusement que quelques passages sympas émergent évitant ainsi de plonger dans l'ennui. La plupart des scènes d'action sont efficaces mais elles sont...
Par
le 5 sept. 2020
4 j'aime
2
⚠️ Une maintenance est prévue ce Mercredi 4 décembre de 9h00 à 13h. Le site sera inacessible pendant cette période.
Bon, alors déjà c’est du Wong Jing.
Des blagues lourdes et insistantes sur le sexe, un casting de fou, des décors Ultra bien fichus et super grands, un budget de dingue, un surjeu qui vire facilement au grotesque, du gore abusif, un trio amoureux à base de provocation sexuelle de ces superbes demoiselles beaucoup trop attirantes pour être réelles, et surtout une réelle identité malgré un opportunisme indéniable.
J’aime Wong Jing autant que je le déteste en réalité.
Je trouve vraiment fade son Claws of Steel par exemple, alors que j’adore ses Royal Tramp.
Et ici, je retrouve un peu des 2…
Pour tout avouer, la première moitié du film était assez pénible. On nous introduit 300 personnages, une intrigue compliquée et qui débouche sur plusieurs sous intrigues… Bref, pas facile de rentrer dedans.
Après un Francis Ng en roue libre franchement ridicule, une action floue et bordélique, j‘avoue que Je me suis dit que ça allait être difficile d’apprécier ce Evil Cult.
D’autant que très rapidement, je me suis rendu compte du principal défaut du film : il va BEAUCOUUUUP trop vite.
Très franchement je n’ai pas souvenir d’un film aussi violent dans son rythme et ses transitions. J’ai mis énormément de temps à m’y habituer et c’était à en avoir mal au crâne !
Le rythme est beaucoup trop en accéléré pour rien, et le montage est 100x trop nerveux.
Vers le milieu du film, ce rythme affolant se calme un peu (pour mieux reprendre après) et on réalise avec soulagement que le film est capable de respirer un peu. Très peu…
Première blague lourde sur le héros qui bande, cool (cette blague sera récurrente, vous inquiétez pas).
Un héros d’ailleurs franchement pitoyable au début. Jet Li cabotinant comme pas possible son rôle de victime timide et lâche. Un Jet Li pas vraiment convaincant plus tard non plus d’ailleurs. Même s’il offre de bons combats, le délire du petit fragile qui devient un dieu vivant charismatique du jour au lendemain, quand c’est fait à la va-vite ça ne fonctionne pas, et on y croit pas.
Un Jet Li pas au mieux de sa carrière…
Un Jet Li refusant avec un jeu lourdingue au possible les avances tout aussi lourdes de random canon numéro 1 puis 2, et même 3 plus tard !
Même s’il m’est impossible de réellement qualifié Chingmy Yau de la sorte tant son petit rôle de fausse innocente provocatrice me fait fondre a chaque fois.
Je passerait également le délire œdipien très glauque du héros qui résiste tant bien que mal aux avances sexuelles d’une femme joué par l’actrice qui jouait également sa mère en début de film. Drôle de délire, mais passons.
Le reste du casting est génial, et malgré un certain surjeu propre aux films de ce genre, les acteurs restent dans le ton. Leurs personnages, jamais très profonds sont tout de même intéressants, et malgré leur nombre ; on arrive à les retenir et les re-stituer sans souci.
A vrai dire, Wong Jing sait écrire des scénarios. L’intrigue fonctionne, elle s’éparpille sans être incohérente et déstructurée. A ce niveau là c’est efficace.
L’action quand à elle est également plutôt inspirée. C’est volatile, violent, percutant. Du pur HK quoi.
Cependant, même si les chorégraphies sont nickel, je ne les trouve pas toujours très bien filmées… Sûrement à cause de ce rythme beaucoup trop empressé. Le montage ne permettant pas de réellement apprécié les prouesses martiales.
C’est dommage, d’autant qu’il y a de l’idée dans les combats !
Le fight avec un homme boule.
Celui contre une cithare.
Ou encore l’espèce de mêlée générale complètement folle et jouissive, mais sur fond de musique d’amour pourrie… Incompréhensible…
Même ses petites touches de fantastique sont très sympas ! Elles donnent un côté presque mystique et surréaliste à l’œuvre. Même si selon moi on est loin d’une œuvre réellement fantastique à la chinoise. Plutôt d’un film kung-fu/wu xia qui en emprunte quelques idées comme c’est le cas de beaucoup de film HK de l’époque.
Il y a beaucoup de choses qui fonctionnent dans Evil Cult. Son scénario, vaste et prenant.
Ses personnages, parfois assez lisses mais au design et aux répliques amusants. Il y a quand même un Richard Ng en Batman, ça ne pouvait qu’être grandiose !
Et honnêtement j’aime beaucoup ce genre de film construit comme une fresque, comme une légende racontée d’une façon plus moderne. Pas réellement de subtilité et un ton moins épique, mais tout de même prenant et assez inventif !
Et malgré ses défauts évidents, lourds et souvent ridicules, le film réussit l’exploit de ne jamais tomber dans la parodie !
Il est d’ailleurs évident que le film a été pensé comme un premier volet.
Ce qui fait qu’il ne se termine pas vraiment et que la fin est aussi rushée qu’inadapté.
Ce qui est franchement frustrant…
Je suis sûr que le film a souffert dès le début de cette pression. De cette fatalité d’être une introduction de 1h40. Ce qui peut justifier son montage et son rythme infernaux.
J’aurai aimé que le 2ème se fasse.
En bref, du pur Wong Jing, avec toutes ses qualités, et tous ses défauts.
Mais clairement trop de défauts pour être du niveau d’un Royal Tramp, hélas.
Evil Cult reste néanmoins un spectacle bien fichu, parfois brouillon, parfois lourd, parfois bête et absurde aussi.
Au passage, le titre international est pourri, on est d’accord ? Il n’y a aucune secte maléfique… Les 2 groupes qui s’affrontent faisant intelligemment office de victimes d’une machination. Le rôle des gentils et des méchants s’inversant astucieusement tout au long du film.
Encore un choix douteux…
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Le Wu-Xia Pian (fantastique ?) post-Swordsman, Les films dont on aimerait voir une suite, Les meilleurs films de 1993 et Mes préférés de WONG JING
Créée
le 30 nov. 2020
Critique lue 188 fois
D'autres avis sur Evil Cult
Evil Cult est un film bordélique à souhait heureusement que quelques passages sympas émergent évitant ainsi de plonger dans l'ennui. La plupart des scènes d'action sont efficaces mais elles sont...
Par
le 5 sept. 2020
4 j'aime
2
Wong Jing… un nom qui fait rêver. Que l’on apprécie les films du bonhomme ou non, on ne peut pas nier son flair. Plus opportuniste que créatif, l’homme s’engouffre dans les modes et les exploitent...
Par
le 13 mai 2020
2 j'aime
Si le cinéma commercial chinois reflète la diversité culturelle de son immense territoire (films avec des gens qui se tapent en utilisant le kung fu, films avec des gens qui se tapent en utilisant le...
Par
le 16 août 2016
2 j'aime
Du même critique
Le cinéma qu'est ce que c'est ? Question stupide. Volontairement floue et impossible à répondre. Cependant, je crois pouvoir dire ce que le cinéma n'est pas. Ou du moins, ne devrait pas être. Le...
le 16 févr. 2021
7 j'aime
8
Ça faisait un moment que j'avais le DVD mais je retardai de toutes mes forces le visionnage. Triangle a une notoriété de film bancal, médiocre. J'avais très peur de ne pas aimer le film, alors que...
le 3 mars 2021
5 j'aime
Hahahaha quelle daube. Franchement c’est nul, mais tellement nul… Tellement nul que ça en est presque génial. Le premier était con-con, chiant et classique. Celui ci est un nanar ultra décomplexé...
le 2 févr. 2021
5 j'aime
2