𝐸𝑥ℎ𝑢𝑚𝑎, démarre sur un rythme plutôt lent, avec des premières 45 minutes qui s'avèrent laborieuses et qui peinent à accrocher le spectateur. Le film semble s’enliser dans une exposition étirée, sans réelle progression dans l’intrigue. Cependant, à mesure que l’histoire se déploie, il gagne en intensité, abordant des thèmes lourds liés au passé complexe de la Corée et à son histoire commune avec le Japon. Ces sujets, bien que prometteurs, sont introduits avec parcimonie, et l’on regrette que le scénario ne leur donne pas l’ampleur qu'ils méritent. La mise en scène, néanmoins, orchestre habilement des moments de tension palpable, soutenus par des performances d'acteurs qui apportent une certaine gravité à leurs rôles.

Les acteurs, d'ailleurs, livrent des prestations impeccables, mais ils sont malheureusement desservis par une écriture qui ne permet pas de creuser leurs personnages autant qu'on l’aurait espéré. Le passé, souvent évoqué mais rarement exploré en profondeur, devient un fil narratif qui manque de substance pour vraiment porter les enjeux émotionnels. On ressent une tentative d'ancrer le film dans une réflexion plus large, mais celle-ci reste trop superficielle pour avoir un impact durable. Ce manque de développement empêche le film de pleinement exploiter le potentiel dramatique de ses thèmes, ce qui atténue sa résonance émotionnelle.

Visuellement, 𝐸𝑥ℎ𝑢𝑚𝑎 compense certaines de ses lacunes narratives par une direction artistique extrêmement soignée. Les décors sont capturés avec une élégance notable, et la photographie renforce l'atmosphère oppressante de certaines scènes. La finesse de la composition visuelle et le souci du détail apportent une dimension esthétique indéniable, transformant certains moments du film en véritables tableaux cinématographiques. En définitive, si 𝐸𝑥ℎ𝑢𝑚𝑎déçoit par son écriture, il parvient à maintenir l’intérêt grâce à sa mise en scène visuellement remarquable.

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