Potentiellement culte

Un objet cinématographique potentiellement culte.

Définissons avant tout ce qu'est un nanar : un nanar, à l'inverse des comédies nanardesque, est un film tellement mal maîtrisé, et qui sans volonté apparente de présenter un navet et donc convaincu de la justesse de son propos, devient culte.
Et Exodus to Shanghai est un véritable nanar des familles.

Avec à son palmarès digne des plus grands (Storm Catcher, Piège en eaux profondes, Les Démons du maïs 3, etc ...) Anthony Hickox, véritable Ed Wood contemporain, plus Yesman tu meurs, nous emporte par son incapacité à produire ce que je ferai personnellement mieux avec 3 potes bourrés et un nokia.

Tout ici transpire le mauvais goût. Les plans, les décors, le son, les dialogues, les acteurs ... TOUT est calibré pour atteindre le degré 0 de la qualité cinématographique. On a vu des pornos mieux montés, sans mauvais jeux de mots. Mais ce qui rend à cette ... chose cette petite chose qui fait qu'on passe quand même un bon moment, c'est son approche hautement décomplexée des atrocités de la seconde guerre mondiale ... le discours se veut dénonciateur et plein de bonnes intentions, mais en y calant des acteurs mauvais, des top models en costume (d'époque ?) aussi charismatiques que votre andouillette de ce midi, des scènes de kung-fu de supermarché et des blagues carambar, on en vient à trouver la médiocrité superbe. On est tellement peu concerné par l'intrigue, trop occupé à référencer les énormismes, que le film en devient vraiment fun.

On savait que le message rempli de bonne volonté pouvait être annihilé par une forme antipathique (bisou aux hard féministes qui liront cet article), mais à ce niveau on pourrait y trouver de la tendresse maternelle. C'est comme si on regardait une orgie de télétubbies : c'est mal, mais bon sang que c'est drôle.

Chaplin aurait été fier. Vraiment, regardez cette merde !