Metatextualité et bourre-pifs
Expandables 2 mérite peut être le prix du film le plus cérébral de l'année avec le nombre de cervicales pétées et de têtes qui explosent ! Oui, le film est bourrin, gras, sans scénar'. Mais il est également fun, bourrin (c'est pas un défaut en fait !), et surtout auto-referentiel. Et ce à deux niveaux, par rapport au premier volet et globalement aux films d'action d'une part, et par rapport à la propre iconisation de ses stars d'autre part. L'arrivé de Chuck Norris en est un exemple absolument frappant. Son personnage n'est rien d'autre que le mythe populaire autour de l'acteur. Autant dire que c'est hilarant. Et cette improbabilité cosmique que constitue son arrivé n'est pas niée ou ignorée par les autres protagonistes spectateurs de l'action, mais elle est au contraire renforcée par le dialogue qui suit. La dimension iconique et proprement fantasmagorique de Norris est intégrée dans les rapports intra-diégétiques entre les personnages, cette part iconique ne reste donc pas un élément référentiel ou metatextuel comme on aurait pu le croire. Le seul problème lié à cette intégration "mythologique" est le rapport que les personnages mythifiés ont avec ceux qui ne le sont pas. Cela crée un déséquilibre inévitable dans la mesure où ces autres personnages n'ont d'existence que diégétique et ne peuvent donc pas s’inscrire dans cette démarche metatextuelle. On peut donc avoir parfois l'impression que le film ne va pas jusqu'au bout de son concept, impression qui s'estompe vite devant les morceaux de bravoure qui se déroulent à l'écran.
Au final cette démarche d'auto-dérision est totalement jouissive. Voir Schwarzy, Willis et Stallone se balancer des fions à partir de leur propre dimension iconique est totalement kitsch et lourdingue, mais, il faut le reconnaitre, c'est diablement bandant. Même s'il reste encore ici ou là, des relents mélodramatiques qui eux s'avèrent vraiment indigestes mais vite expédiés et oubliés, heureusement.
Le film n'est rien d'autre qu'une bombe de testostérone, d'humour bas du front (Lundgren en fait des caisses pour notre plus grand plaisir) et de clichés ambulants. C'est là toute la réussite du film.