D'abord, il y a eu Blood Diamond, le très engagé, très pontifiant et très peu subtil brulot sur les guerres du diamant et les enfants soldats en Afrique Noire. Un Leo Di Caprio en recherche d'Oscar (il joue un raciste, tu vois, c'est un rôle super difficile à appréhender pour lui, tu vois) fait face à une Jennifer Connelly dont la profondeur psychologique se confond avec celle de son soutien-gorge, mais la guerre civile et un grand noir qui passait par là (un Djimoun Hounsou dont la carrière ne consiste qu'à jouer des grands noirs qui passaient par là) les lancent à la poursuite d'un diamant rouge et d'un gamin avec un gros fusil. Gamin, enlevé à sa famille par un seigneur de la guerre dérangé de la tête, que l'on voit sombrer dans l'inhumanité, la drogue et la violence alors qu'il protège des mines de diamants.
Film sans concession, politiquement audacieux, allant à mettre un panneau de fin incitant les spectateurs à ne pas acheter les diamants venus de pays africains en guerre, parce ça force les gamins à jouer avec des gros fusils et à tuer des gens même que ça les détruit psychologiquement et c'est pas bien. Ceci est un film mièvre, bête mais bourré de bonnes intentions.
Un peu plus tard sort Ezra, film produit par Arte, qui dénonce les guerres du diamant et l'existence des enfants soldats, parce qu'encore une fois, c'est MAL. On suit la trajectoire d'un gamin à gros fusil, enlevé à sa famille par un seigneur de la guerre dérangé de la tête, que l'on voit sombrer dans l'inhumanité, la drogue et la violence alors qu'il protège une mine de diamants. Réalisé par un africain, se voulant quasi-réaliste, à la limite du docufiction, il symbolise parfaitement une forme de cinéma engagé, c'est à dire mal filmé, mal joué, sans argent, sans Leo di Caprio, sans ampleur, donc sans intérêt, sorti de son message.
Les auteurs ont considéré que rajouter un peu d'''entertainment'' nuirait à leur propos et à l'intégrité de leur propos. Là où Blood Diamond, produit hollywoodien de base, avec ses deux trois scènes d'actions, ses moments chocs, parfaitement regardable et accessible par tout un chacun, pouvait, avec la subtilité d'un éléphant en rut, éventuellement faire réfléchir quelques clampins, Ezra ne s'adresse qu'aux bobos libé-télérama-trottinettes et autre profs d'éducation civique, prêchant donc des convertis.
Dommage, ce ne sont pas les bobos qui achètent des diamants de la guerre.