Jonathan Cohen est de ces acteurs qui, peu importe leur projet, parviennent à insuffler une Son sens de l’improvisation, son talent pour rebondir sur n’importe quelle absurdité et transformer un dialogue anodin en un moment culte sont indéniables. Et forcément, quand on se retrouve avec un projet comme Fckin' Fred, l’envie est là.
Mais voilà, une heure plus tard, difficile de ne pas ressentir une certaine frustration.
D’un côté, j’ai ri, et pas qu’un peu. Il y a quelques pépites d’humour bien senties, des instants où le génie de Cohen explose et où son débit incontrôlable fait mouche. Son aisance dans l’impro, cette capacité à incarner des personnages exagérés mais crédibles dans leur absurdité, c’est quelque chose qu’il maîtrise à la perfection. On sent bien que les journées de tournage ont dû être un véritable bordel organisé, où chacun a dû repartir avec des crampes aux joues après des heures de prises délirantes.
Mais au-delà de ça, Fckin' Fred* peine à surprendre. Tout tourne autour d’un événement qui, en soi, n’est pas très intéressant, et le film finit par ressembler à une sorte de best-of de moments d’impro. C’est drôle, oui, mais sans véritable enjeu, sans vraie progression.
Orelsan et ces potes qui vont feindre comme à leurs habitudes, le côtés bordelique et au dernier moment, pour organiser un événement un peu naze... Bon, on connait et à presque 40 ans ça ne prend plus trop messieurs...
On connaît maintenant bien la patte Cohen, et si retrouver son style est toujours plaisant, il y a cette impression persistante de déjà-vu. Ce qui fonctionnait si bien dans ses précédents projets, notamment avec Le Flambeau ou La Flamme, où l’écriture venait appuyer ses élucubrations, semble ici plus dilué, moins structuré, comme un collage de moments savoureux mais sans réel fil conducteur engageant.
Et c’est là que le bât blesse. J’ai passé une heure dans l’attente, en espérant que quelque chose de plus marquant vienne rehausser l’ensemble. Mais ce n’est jamais vraiment arrivé. Deux beaux fous rires, c’est déjà bien, mais est-ce suffisant pour en faire un "film" mémorable ? Pas vraiment. Au final, c’est un projet sympathique, porté par un acteur qu’on adore, mais qui manque d’une vraie idée pour se démarquer.
C’est un moment agréable, mais clairement oubliable. Un plaisir coupable pour les fans de Cohen, mais qui, en dehors de quelques fulgurances, ne m’a pas marqué plus que ça. Peut-être qu’avec un cadre plus construit, un enjeu plus intéressant ou simplement un peu plus de variété dans les situations, l’expérience aurait été plus mémorable.
C'est une espèce de grosse vidéo youtube, dispo sur un canal payant... Qui peut convenir pour une fin de soirée, mais qui s'oublie l'instant d'après.