Déjà que je n'aime pas Michel Boujenah (qui fait un caméo nul à un moment), son frère, Paul, m'a tout l'air d'être encore moins compétent que lui… du moins si je m'en tiens au film dont il est question ici (quoique ses autres réalisations ne semblent guère meilleures).
Sans surprise, ce n'était pas très bon. Pire que ce que à quoi je m'attendais ? Je ne sais pas. En tout cas, j'ai davantage ressenti de l'indifférence qu'autre chose devant ce film (si on excepte la blague sur le viol qui… mouai non, on ne va pas en parler)… ce qui le rend du coup mieux (moins pire) que l'effroyable adaptation de PEF en 2018 qui, pour le coup, se rapproche de l'énorme crachat sur l'œuvre de Franquin.
D'ailleurs, pour continuer sur la comparaison avec le film de PEF, autant les deux sont de mauvaises adaptations, autant Fais gaffe à la gaffe ! a le mérite d'être un minimum cohérent avec l'univers qu'il pose.
Certes, G. est présenté comme un personnage bien plus travailleur et intelligent que dans la BD, il aime travailler vite et bien afin d'avoir davantage de temps pour lui.
Certes, Prunus est complétement ravagé au point de vouloir tuer G. (ce qui fait que Daniel Prévost est parfait pour ce rôle, au point de voler la vedette à Gaston… aïe).
Certes, Pénélope (Mademoiselle Jeanne) est plus entreprenante.
Certes, Mercantilos (De Mesmaeker) est beaucoup trop optimiste et gentil par rapport à la version BD.
Enfin, certes, on nous montre Dupuis (ou plutôt Dumoulin ici), après même pas cinq minutes de film, alors qu'on ne voit jamais son visage dans la BD.
Certes, certes, certes… mais tout cela ne rend pas le film dont il est question ici mauvais, ç'en fait surtout une mauvaise adaptation (bon après le film reste mauvais quand même, faut pas exagérer). En fait, on se demande surtout pourquoi Boujenah a voulu adapter Gaston tant il ne fait rien avec cet univers.
Là où j'ai envie de me montrer davantage critique, c'est lorsqu'on s'attarde sur la liberté qu'a eu le réalisateur pour réaliser ce film. D'accord, c'est le premier film de Paul Boujenah, mais d'un autre côté, il affirme ne pas avoir été trop bridé lors de la réalisation de son film : Franquin était d'accord pour lui confier les droits, seuls les noms des personnages et autres objets de l'univers devaient changer, mais le réal' avait cependant droit de reprendre les blagues de la BD. Du coup, difficile de ne pas critiquer la structure du long-métrage : le fait que ce soit un film à sketch, pas vraiment drôles (pas du tout même), et sans que ces mêmes sketchs ne se tiennent vraiment entre eux. On revient à ce que je disais dans le paragraphe juste au-dessus : Boujenah avait de la matière afin de réaliser une comédie réussie… mais il n'en fait rien. Quel gâchis !
Bref, un film des années 80 pas vraiment mémorable… pas du tout même. Heureusement, ça dure moins d'une heure vingt.