FantastiCozzi est un documentaire brésilien de Felipe M Guerra datant de 2016 qui revient sur la carrière de Luigi Cozzi , le réalisateur du film culte Starcrash Le Choc des Étoiles. C'est à la suite de la visite de Luigi Cozzi au festival international du film fantastique Fantaspoa de Porto Allegre que le réalisateur a eu l'idée de faire un long métrage basé sur de nombreux entretiens avec le réalisateur. Après un premier montage de presque deux heurs quarante, Felipe M. Guerra a finalement largement tranché dans le gras pour ne garder que 70 petites minutes tout en gardant suffisamment de biscuit pour refaire éventuellement un documentaire cette fois ci entièrement consacré à Starcrash le film emblématique de Cozzi.
Si pour les amateurs de cinéma populaire il est toujours intéressant d'écouter parler les artisans du bis, en revanche l'emballage et la forme de ce FantastiCozzi s'avère bien scolaire et assez pauvre. Le film est une banale rétrospective chronologique de la carrière de Cozzi, illustré le plus souvent d'extraits de ses films et de quelques photos de tournage que Luigi Cozzi commente en nous servant de nombreuses anecdotes. Une pure introspection en forme de longue interview carrière qui ne laisse la place à aucun intervenant extérieur pour apporter un angle et/ou un éclairage nouveau. Dans sa forme même et son montage, le film ressemble donc plus à un banal gros bonus DVD qu'un véritable film documentaire. Alors fatalement le film retrace tout le parcours de Luigi Cozzi , de ses débuts aux cotés de Dario Argento jusqu'à son travail d'aujourd'hui dans une boutique appelée Profondo Rosso dédiée au fantastique et à la science fiction. Le documentaire a au moins le mérite de couvrir un très large spectre de la carrière de Cozzi qui officiait souvent sous le pseudo de Lewis Coates que ce soit au cinéma ou à la télévision, en tant que réalisateur, scénariste ou distributeur et de l'Italie jusqu'aux productions Canon.
Luigi Cozzi apparaît comme un honnête artisan qui aura passé une bonne partie de sa vie à tenter d'atteindre son rêve d'enfant, celui de réaliser des films de science fiction . Souvent coincé entre des budgets étriqués et des désirs de producteurs à faire comme les américains, Luigi Cozzi est parfaitement conscient que Starcrash Le Choc des Étoiles est un sous Star Wars fauché et que son Contamination pompe allégrement en version low coast le Alien de Riddley Scott. Mais le réalisateur a pourtant abordé ses projets avec un vraie passion, une dévotion à toutes épreuves et un indéniable amour du genre, tentant toujours de tirer le maximum des conditions difficiles de tournage auquel il devait faire face et truffant ses films de références aux œuvres de SF de sa jeunesse. Les anecdotes sont nombreuses et parfois assez drôles comme lorsque Cozzi nous raconte qu'en tant que second réalisateur du film Nosferatu à Venise il a filmé durant des heures et des heures Klaus Kinski marchant dans Venise à l'aube car l'acteur exigeait d'être mis en valeur par la lumière particulièrement belle de cet instant. Les anecdotes sur son travail avec les deux filous Golan et Globus notamment sur la version futuriste de Hercules avec Lou Ferrigno valent elles aussi leur pesant de Pop-corn. Si globalement j'aime beaucoup Luigi Cozzi, je suis bien moins fan de son travail de réappropriation comme lorsqu'il raconte sa période de distributeur durant laquelle il pouvait ressortir le Godzilla de Hinoshiro Honda en le colorisant, en rajoutant quelques scènes, en boostant la bande sonore pour s'en réapproprier finalement la paternité. C'est à cet instant que l'on voudrait que le film ose poser quelques questions qui fâchent ou du moins qui grattent un peu comme comment se prétendre fan de science fiction et de cinéma pour ensuite dénaturer le travail des autres ??
FantastiCozzi est un film à la gloire entière de ce réalisateur dévoué au cinéma bis qui et qui apparaît comme un homme tout aussi humble que passionné, rêveur et sympathique. Du coup on lui pardonnerait presque d'avoir jouer la carte pseudo modernité avec le chef d’œuvre apocalyptique de Inoshiro Honda