Farador, ou "La bataille de Farador" titrée ainsi pour sa sortie française (toujours attendue à l'heure où ces lignes sont écrites), est l'adaptation sur grand-écran d'un court-métrage québecois qui est sortit en 2006 et a été un des premiers "buzz" de la Belle Province sur YouTube (et qui y est toujours disponible).
On peut le résumer de la manière suivante:
On y suis les péripéties, tant dans la vie réelle que dans l'univers d'un JDR, d'un maître du jeu, Charles, et de ses deux amis, Louis et Guillaume incarnant, depuis plus de 15 ans, de manière hebdomadaire dans le sous-sol de Charles (et ce, sans discontinuer), un paladin (Gardakan) et un mage (Mordak) tout en ayant des vies privées et professionnelles laissant franchement à désirer.
Or, le retour à la maison de Kim, soeur de Charles, en pleine rupture et questionnement sentimental, va venir pas mal perturber le train-train des trois trentenaires.
Immigré belge au Canada depuis bientôt huit ans, j'ai eu très peu l'occasion et l'envie de me frotter au Cinéma québécois (jusque là, seuls "La guerre des tuques" et "Niagara" avaient suscités mon intérêt). Quelques jours avant même d'aller voir ce film, je ne connaissais même pas son origine Youtubesque qui m'avait été dévoilée par un collègue de travail.
À la vue de celle-ci, de la bande annonce et du fait que, en plus, le film était une co-production québéco-belge, j'ai vite senti un intérêt grandir en moi et me disais que j'allais passer un bon moment.
Et, effectivement, ce fut un moment fort agréable. Une comédie sympathique et humaine au cours de laquelle on alterne entre humour de situation à la française et humour absurde, voir surréaliste à l'anglaise. Un bon dosage qui fait que chacun y trouve son bonheur (les personnes que je cotoyais dans la salle riaient, en tout cas, de bon coeur).
Sorti en même temps que "Donjons et dragons", il parvient, malgré un budget forcément bien moins conséquent que ce dernier, à nous plonger dans un univers d'héroïc-fantasy plutôt crédible au travers de ses décors naturels filmés en France (en Mayenne, à Lassay-Les-Châteaux, entre autre) et quelques petits effets spéciaux numériques qui, à une ou deux exceptions prêts, font un bon travail et aident à l'immersion.
Les seuls petits défauts du film sont peut-être à voir du côté de la partie "réaliste" et de l'histoire personnelle de Kim qui, bien que jouant un rôle important dans l'histoire, n'apporte pas grand chose à celle-ci.
Très bien reçu par la critique québécoise, je m'attendais à ce qu'il reste plusieurs semaines en salles mais, moins d'un mois après sa sortie nationale, il n'était déjà plus à l'affiche et sa sortie française (et belge) n'était toujours pas programmée. A-t'il été trop vu comme un film de niche pour subir un tel sort? Possible.
Il est sortit cet été au format blu-ray et, franchement, j'espère qu'il y connaîtra le succès qu'il mérite véritablement.