Film aussi rouge que l'intérieur de sa barque... Très efficace et sans gras(littéralement aussi).

"De la part des copains"...(était un film où l'ex malfrat Charles Bronson se croit loin des ennuis en bord de mer)

Mes remarques en vrac à la sortie du film:

9 car très satisfaisant dans son genre spécifique! Un vrai plaisir de salle de cinéma!

Vu en salle comme je ne l'aurais jamais vu dans ma salle télé.

J'étais inquiet...car j'avais entrainé deux personnes qui étaient intéressées cette après-midi par d'autres films, mais moi, je n'avais pas envie et l'énergie pour quasi les 3 heures des autres films.

Ici, 90 minutes qui font plaisir, maintiennent l'intérêt et ont entre autres passé le test de mon papa que j'avais entrainé dans la salle...Sa seule réserve, "moins de 16 ans aurait peut-être été plus approprié", commentait-il juste après. Il a autant aimé que moi mais il faut que le masque de sa morale reprenne le dessus une fois dans le parking pour camoufler la jouissance passagère à la justice sanguinaire et expéditive secrètement aimée un instant? ^^

De l'action et des combats mais c'est pas non plus beauf ou lourdingue ou approximatif: par exemple, le pays semble très respecté dans le montage et certains plans, qui ne m'ont pas paru carte postale du tout mais beaux et satisfaisants (du genre que je prends en photos parfois sur mon écran...les pontons...les scènes de vraie pêche...).

  • Hommage au cascadeur qui est latté dans des escaliers de bâtiment en construction donc en BéTON! (je n'ai pas vu de matelas etc.)...il y aura une autre scène d'escaliers plus tard où un autre sbire sans nom est aussi violemment victime d'un 'croche-patte'. On est blasés et ça parait facile à certains, moi, ça m'impressionne encore et me fait rajeunir! ...j'adore! ^^ Je reconnais n'être pas expert du genre comme le sont beaucoup ici, donc peut-être suis-je plus impressionnables, mais le son et scènes de combat m'ont paru très réelles et crédibles
  • par exemple j'aime comme la caméra nous met dans le corps du personnage en se tournant 45 degrés vers la droite et 'tombe' avec lui au sol (soudain, lors de la scène dans béton armé)...je décris mal et ne connais pas les mots techniques, mais cette caméra m'a rappelé celle que j'aimais quand elle épousait et suivait légèrement en courbe la trajectoire de la hache de Jack Nicholson contre la porte dans Shining...là ce sont des coups et corps projectiles qu'elle suit aussi.
  • Pas que de la castagne, la joie familiale et expression du plaisir paternel sont aussi bien mis en images et percevables et font habilement très sincères. ( scène pas évidentes à faire; par exemple mon Mel Gibson dans le rôle de papa vient de ne pas m'être tout aussi convaincant dans des scènes similaires il y a quelques jours avec une actrice supposée sa fille au début de 'On the line'(2023) ...il joue avec des marionnettes puis va la voir au lit et je ne sentais cette fois pas qu'il connaissait l'actrice et l'enfant...ce n'est pas le cas dans Farang où ses scènes m'ont été palpables et crédibles).

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Je ne connaissais pas l'histoire et n'avais pas regardé la bande annonce. Juste senti qu'il serait enfin une offre différente des films habituellement dans les salles.

Ravi de l'avoir tenté. Sans a-priori.

Dans son genre, très satisfaisant, pas fainéant, ne se moque pas de moi.

Ne tire pas trop sur la corde de la suspension consentie de l'incrédulité (surtout sous l'hypnose du grand écran): je fais le pari qu'une fois sur mon plus petit écran, avec de moins bons sons et bruitages, peut-être que par exemple l'invasion du bordel me paraîtra trop facile et pas crédible...il est hyper costaud et se cache derrière un maigre arbre? etc. ...et toutes ces conneries de détails qu'on repère quand on cherche la bébête ...il longe peut-être trop facilement san sêtre vu, le kiosque à musique autour de la planque et bordel de riches où crèche le blond et son fusil. Mais avec ce genre de visionnage et scrutation en enculages de mouches, on ne jouirait plus de films comme Le Contrat^^

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  • J'ai aimé aussi en filigrane le fond et des sujets abordés au passage, sans être prêchi-prêcha: le tourisme sexuel, la pédophilie, la difficulté d'échapper à l'emprise de mafieux, la pression des pairs corrompus...le travail en chantier très dur; les accidents du travail (un record en France)...pas mal du tout d'ailleurs cette camera qui recule dans cette tranchée de chantier comme si scène En guerre (sociale...ils sont en premières lignes et littéralement au f(r)ond)
  • les harceleurs à mobylettes et leurs bâtons m'ont fait penser aux (anciennes?) méthodes des voltigeurs de la police à moto qui leur ont peut-être donné l'idée?
  • les scènes autour de la pédophilie sont les pires: pas de sang, pas de gore, mais sans doutes les plus dégueulasses du film...mais c'est fort et courageux de le visualiser dans un film et le dénoncer au passage, encore sans prêchi-prêcha.
  • Je me fais peut-être avoir mais j'ai aimé le sentiment de véracité des scènes en Thaïlande: la boxe, la tricherie, les paris, les rues, les visages en arrière plan etc.

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SPOILS de moments que j'ai aimés:

__j'ai adoré la scène de l'ascenseur: surtout l'idée qu'un des assaillants se coince un bras!

__il y a des années, dans un village de vacances, j'avais été laissé trop jeune et petit, voir le spectacle d'un illusionniste où il s'enfonçait un couteau dans le bras: cette scène d'ascenseur m'a ramené en enfance, en vacances! ...avec le twist qu'il utilise le couteau une fois qu'il est passé de l'autre côté!

__Un gommage, ou exfoliant, est un produit cosmétique qui sert à éliminer les cellules mortes de l'épiderme:

je n'ai pas vu venir l'idée d'utiliser une poignée de verres cassés: "Le verre pilé s'utilise en décoration d'intérieur et en extérieur" et sur ta face...

___je n'ai pas vu venir l'idée de l'utilisation de la fracture ouverte ^^

...ça m'a rappelé, mais je ne sais encore pas d'où, des cours et conseils de combats où quelqu'un rappelait à des soldats ou tueurs d'apprendre à improviser et utiliser son environnement, comme un stylo, un vase...

un os qui te sort du corps! ^^

__quand le sang est versé et qu'il va voir rouge, il s'avère que (par coïncidence ou pas?), l'intérieur de la barque qu'il emprunte est rouge vif...

...celle que passeur lui fait prendre pour revenir des morts et traverser la sorte de Styx que peut être cette eau dont il est tiré (beau plan) et me fait penser au :"fleuve des Enfers séparant le monde terrestre des morts".

"De la part des copains"

(semble lui dire le mafieux dans un mini twist faisant le lien entre l'intro efficace du film à Paris, et le reste en Thaïlande)

  • le personnage semble victime de racisme en Thaïlande: le regard d'un administratif semble lui reprocher le mariage mixte avec une locale dont la mère est thaïlandaise et c'est lors de cette scène que j'apprends que 'Farang', voudrait dire l'étranger.

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07/07/23: ps, je viens d'entendre à la radio une meilleure critique mieux écrite par Frédérick Sigrist, mais qui me rejoint dans ces extraits:

"_...c'est un gros film de baston caché dans un film social. Imaginez un film des Dardenne qui au bout d'une heure se transforme en film d' (art martial) hardcore, avec des tibias qui pêtent, des fémurs qui explosent…(...) où le réalisateur sait où placer sa camera, donner via son montage de la force aux coups ! Où les acteurs n'ont pas l'air de s'être entraînés pendant six mois pour rien (...) quand il démarre, il ne fait pas semblant ! Avec une photographie vraiment travaillée, un acteur (Nassim Lyes) particulièrement investi, Xavier Gens prouve que la France a aussi un vivier de réalisateurs qui savent magnifier l'art délicat de la patate de forain !" (Fred Sigrist dans sa chronique radio du 07 Juillet 2023)

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le 7 juil. 2023

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