S'étant évidemment fait un nom grâce au concept de "sexploitation" avec notamment sa fameuse héroïne Vixen, le cinéaste Russ Meyer a réalisé des films un peu plus "softs", mais restant en soi de véritables petits ovnis. Faster, Pussycat! Kill! Kill! est de ceux-là, le titre est un véritable petit chef-d'oeuvre à lui tout seul.
Il est clair que c'est un film à prendre avec une certaine marge et en tout cas pas au premier degré. Le premier quart d'heure nous présente trois femmes aux formes très avantageuses qui conduisent des grosses bagnoles et se battent entre elles. Elles s'avèrent être redoutables: la chef du groupe tue un homme, kidnappe sa copine et suite à une petite rencontre décide de voler le magot d'un pauvre vieux pervers qui vit avec ses deux fils, l'un intellectuel, l'autre étant une véritable montagne de muscle, attardé mental toutefois.
Il n'y a pas véritablement d'histoire ou de fil rouge. Les actrices proviennent de clubs de striptease. On notera toutefois un certain charisme chez ces trois demoiselles et une Tura Satana, qui fonctionne plutôt bien à l'écran. Au niveau de l'histoire donc, tout est bon pour nous montrer les formes des jeunes femmes. Toutefois, on n'est pas dans de l'érotisme ou dans du porno. D'ailleurs, on ne verra rien à l'écran. Pas un sein, pas une fesse. Toutefois, tout est fait pour aguicher le public masculin avec ces demoiselles qui se battent entre elles, prennent des douches en plein air et aux décolletés affolants.
On notera qu'en terme de mise en scène, Russ Meyer a un certain talent. Il possède un sens du cadrage, certains plans marquent, et du montage. Certes, ce n'est toujours pas parfait et avec une histoire quasiment inexistante, c'est même parfois difficile de ne pas ressentir un peu de longueur dans un film d'à peine 1h25.
Toutefois, on notera que l'oeuvre de Meyer n'est pas dénuée de fond. Etant encore dans les années 60 et avec un modèle familial fort patriarcal, les personnages représentent l'antithèse de ce que sont les femmes dans une société. Celles-ci sont libérées, affranchies, émancipées, et jouent les durs. Les hommes en prennent pour leur grade face à elles et ce sont eux qui sont présentés comme des sexes faibles. Ils se ramassent des raclées, s'occupent du chat ou encore de la cuisine. Il est évident aussi que les formes généreuses des demoiselles permettent d'attirer ce public masculin espérant se rincer l'oeil, mais le message derrière est un rien plus nuancé donc.
Au final, avec les courses de bagnoles, les filles et les bastons, on est fort proche d'un univers à la Tarantino. Pas étonnant que ce dernier considère d'ailleurs ce film comme culte.