A Cannes, il n’a raflé que le Prix du Jury, mais il aurait bien mérité la Palme d’or. Après Elena et Léviathan, le russe Andrei Zviaguintsev signe une chronique tragique à travers laquelle il scrute une société bourgeoise égocentrique, davantage préoccupée par elle-même que par ce qui l’entoure. Ici, l’enfant disparu est un symbole, une victime de cet égoïsme auto-centré incarné par ces parents à la fois stupides, cruels et pathétiques. A travers des petites scènes en apparence presque anecdotiques, Zviaguintsev va même plus loin, montrant une élite bobo narcissique qui n’a aucune conscience de ce qui l’entoure, comme le drame humain qui se passe en Ukraine, pas loin de chez eux. Mais au-delà de ça, Zviaguintsev montre surtout que c’est bel et bien le manque d’amour qui finira par mener à l’écroulement de nos sociétés. Le manque d’amour et le manque de considération pour son prochain. Ce constat sans appel est au coeur du film, au coeur d’une société russe perçue comme déshumanisée, sans affect, froide et contaminée par cette évaporation des sentiments et de l’amour. Bouleversant.
Critique complète : http://mondocine.net/cinema-faute-damour-critique-film/