Quand on voyage en Sicile, (et dans le sud de l’Italie) il est difficile de se rendre compte à quel point la Mafia - ou la N’dranghta - ont profondément imprégné la vie des italiens. Quelques plaques de rue, quelques films romancés.
Ici on est presque dans le documentaire. Ce petit film n’est pas une merveille cinématographique. Les acteurs sont moyens, les scènes d’action comme jouées par des amateurs. Le rythme est très lent, à la mesure de l’attente d’une mère (20 ans) qui veut rendre justice à son fils assassiné. L’histoire se situe à une époque charnière, où dans le pays la violence subissait une escalade, en même temps qu’une prise de conscience. On ne peut qu’être touché par quelques séquences, comme ce mémorial dans la maison, ou cette femme qui se frappe la tête à mourir d’une rage impuissante.
Ainsi, malgré ses défauts, ce film réussit à tout dire.
Oui tout le monde sait qui est qui, et qui fait quoi. Et personne n’en parle.
Oui il y a une ambivalence au sein même des familles. Certains luttent, d’autres se taisent, d’autres encore vivent avec mais essaient d’inverser le courant à leur manière.
Et oui la justice, la police étaient corrompus à bien des niveaux que ce soit par la peur ou par l’intérêt.
C’est tout cela que montre le film. Et c’est de cela qu’il faut se souvenir.