Au début du film, on pourrait croire que Tim et Chloé et leur fille Tommy forment une famille lambda. Il n’en est rien et chaque scène permet de déconstruire ce faux portrait de famille. Tommy, entre doutes et réactions s’est construite une bulle avec son casque anti-bruit pour ne plus voir son père enjoliver la réalité ou sa mère se mettre dans des situations plus possibles. Cependant, elle n’est pas dupe et son univers onirique ( comme avec la chanteuse qui lui fait un clin d’œil où sa discussion existentielle avec Orelsan) l’aide à encaisser sa réalité plus si drôle. Bruno Merle, avec une finesse dans son propos, un Pio Marmaï tragi-comique, délivre un film à clefs qu’on aime agencer comme un puzzle. C’est bien foutu, ça change régulièrement d’ambiance pour surprendre ou émouvoir et l’action dure moins d’une heure trente. Le carton est pourtant plein car l’univers est déployé avec précision dans ses dissonances. Bravo!