Yes we can
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le 6 mai 2019
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5 portraits de femmes venant des quatre coins de la planète, dont les histoires se rapprochent de par leur violence découlant d’un système erroné – un système patriarcal. Le contraste culturel est délibérément creusé : culture juive, japonaise, hindouiste, catholique, africaine qui se rassemblent pourtant autour d’un principe d’oppression de la femme. Ce choix vient alors mettre en lumière le fait que l’inégalité des genres est enracinée au plus profond de l’être humain. En effet, cette fameuse oppression nous donne l’impression d’exister au-delà du culturel, tant elle est ancrée dans toute culture. Serait-il possible que le patriarcat ait réussi à s’immiscer dans nos gênes, notre naturel, ou bien que nous, femmes, naissons bel et bien avec un retard comme certains tentent de nous en convaincre ? Non, bien sûr. Cela serait trop simple de pouvoir justifier une écrasante patriarchie au travers de la biologie humaine. Et c’est pourtant ce que fait la religion, et donc l’Homme, ou devrait-on dire plus correctement l’humanité (histoire d’arrêter un instant de regrouper toute propriété et action humaine sous l’initiative d’un quelconque individu forcément de sexe masculin), puisque sa culture en découle directement.
Et l'on ne peut seulement mentionner la soumission des moins riches qui s’est construite au fil des siècles, sans également parler de oppression subie des plus « faibles » au sein des cercles des « moins riches ». Des opprimés oppresseurs, des déprimés opprimant les dépravé.e.s. Femmes, homosexuels, personnes racisées, handicapés… La seconde main.
Le sexe faible, il n’a pas l’étendu du potentiel masculin, sa force, son intelligence, sa vaillance. On va donc l’opprimer davantage, le rendre malléable pour qu’il accepte la position et les tâches qu’on lui assignera. Enfanter, obéir, s’offrir en tant que main d’œuvre car n’a que peu de valeur de par sa faiblesse. Pourquoi ? Comment ? Car Dieu l’a dit, ou plutôt les humains ont interprété des actes potentiellement véridiques pour les poser sur papier et déclarer un beau jour : « voici la Vérité Absolue ». Et c’est ce que le film parvient à souligner de façon objective, au travers du vécu de ces cinq femmes.
Mais alors, est-ce que je viens de me convaincre que le documentaire est une représentation adéquate du combat féministe contemporain ? Non… toujours pas. Pour moi, le docu vise à côté. Les faits m’ont touchée, mais pas la réalisation en elle-même. On aurait pu croire qu’il allait s’atteler à parler du plaisir féminin, de son enjeu mais surtout du combat féministe contemporain en profondeur. Or ça n’a pas été le cas. Des faits, peu d’analyses, pas d’invitation à la proactivité. C’est un récit touchant, mais vague, hors de portée, lointain. Nous, spectateurs de l’an 2019, on est contre l’excision, le mariage forcé, le viol.
Dans nos vies quotidiennes, le combat est beaucoup plus large. Se battre pour le féminisme, c’est se battre pour un sentiment de sécurité, une laissé-tombé des attentes genrées qui pèsent sur nos épaules, c’est d’accepter qu’un homme puisse pleurer et qu’une femme n’ai pas envie d’avoir les cheveux longs et une démarche agréable. Recalibrer les normes, équilibrer la balance, respecter les individus et dévoiler au grand jour le secret de l’épanouissement : l’amour. Parler de nouveaux termes : le genre, les normes, la sororité. Montrer qu’être un homme féministe c’est une preuve de courage dans la société railleuse qui nous entoure, et que c’est SUPER ATTIRANT. Qu’être un homme féministe, c’est de lutter contre la masculinité toxique qui opprime les hommes car oui, le féminisme lutte aussi pour l’épanouissement des hommes. Le féminisme c’est un petit combat de tous les jours, pas une vague guerre contre des entités divines. C’est une spiritualité à part entière qui se doit d’être respectée, et c’est à nous d’œuvrer au travers de chacun de nos actes et paroles pour qu’elle devienne la nouvelle norme surpassant les mœurs d’oppression qui nous ont été ancrés au fer rouge.
Créée
le 13 juin 2019
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