Générations désenchantées
Dans ce très beau film allemand à l'influence Bergmanienne évidente, on assiste à la chronique d'une famille ordinaire, réunie le temps d'un été dans la maison de campagne familiale et qui va , dans chacune des générations, se retrouver confontée à d'imprévus ou de plus prévisibles bouleversement de leurs vies.
Par de longs plans fixes et des scènes sublimement contemplatives, le cinéaste dépeint autant la lumière brulante de l'été, le bruit du vent dans les feuilles, les bourdonnements des abeilles que les mutations de cette famille.
Chaque génération (Quatre, contrairement à ce que prétend l'affiche...) des plus jeunes aux plus âgées, se retrouve à un tournant décisif de sa vie et la mise en scène panthéiste de Thomas Arslan accompagne avec empathie et une grande douceur ce temps inéluctable qui passe et marquera chacun d'entre eux.
Que les plus sensibles se rassure, on est à l'opposé d'un règlement de compte traumatique à la Festen ou de la grandiloquence du cadrage d'un Bruno Dumont. Bucolique parfois jusqu'à l'onirisme (c'est aussi en cela qu'il évoque Bergman), le film évite (parfois de peu) le film "de photographe" et distille peu à peu une véritable émotion qui vous saisit délicatement au coeur de cette douceur apparente de l'été, d'une manière subtile, intelligente et parfois vraiment bouleversante dans sa simplicité à aller toucher du doigt l'essence même de nos vies.