J'ai mis un 6/10 à ce film un peu au pifomètre car honnêtement, je ne sais pas quoi en penser : j'ai ri, j'ai été consternée, j'ai bugué, j'ai été désespérée (dans le mauvais sens du terme) mais aussi émue pour au final bien aimer dans l'ensemble sans un trop plein d'enthousiasme.... C'est un véritable OVNI !
Enfin, Ovni....non. Disons que c'est un navet qui frôle le nanard a des fins "politiques" et qui, en plus, est une parodie de films de zombies.
A savoir, j'ai enchaîné ce film après le dernier épisode de Walking Dead qui sortait aujourd'hui, alors imaginez le contraste ! Je me suis fendue la poire en essayant d'imaginer la tête de Rick s'il rentrait dans ce film, et je me suis aussi fait la réflexion que ce mystérieux scientifique à l'origine de la domestication des zombies avait peut être bien piqué l'idée à Michonne.
En bref pour vous dresser le tableau :
Vous plantez une ambiance assez année 50 tout en kitsch avec bande son et tout et tout à laquelle vous ajoutez quelques scènes gores qui tiennent tout à la fois d'un braindead ou d'un roméro et encore à cela un scénario digne d'un disney ou d'un Beethoven III, et vous obtiendrez Fido. Que puis-je dire de plus ? Je ne pensais pas dire cela un jour, mais le résultat donne un film ultra glauque mais pourtant bon enfant. Ce film est dit d'épouvante dans la description, c'est vrai : mais dans ce film, je ne sais pas ce qui est le plus flippant...les zombies et leur appétit insatiable ou bien cette petite ville nichée au coeur de l'apocalypse dont les habitants, bourrés de névroses/psychoses post traumatiques, semblent vivre hors du temps dans la constellation happy tree friends ? A méditer.
Et à y regarder de plus près, ce côté flippant n'est pas anodin. Il y a là une satire contre pleins d'aspects de la société idéale américaine dans laquelle notamment l'optimisme typique pionnier ou le conformisme sont tournés en ridicule. Par exemple, vous avez autour de vous des PUTAINS DE ZOMBIES qui bouffent tout le monde, mais personne ne s'inquiète ou surtout ne le montre pas, au nom d'un certain patriotisme ou importance des apparences. Ce même perpétuel sourire figé se retrouve aussi chez le père, complètement traumatisé parce qu'il a tué son père zombie, qui ne VEUT pas, ne PEUT pas 30 s se lâcher pour ne pas avoir briser le miroir. Kiff Kiff pour la mère, probablement hyper conventionnelle, qui se sucre son mari détestable depuis des années en l'honneur des saints sacrements etc
On a aussi une critique contre l'usage banalisé des armes, grâce à deux gamins hyper énervants et tout à fait symboliques du genre de petits merdeux que l'on peut rencontrer et à qui il ne serait surtout pas imaginable de donner une arme.
Mais aussi ce film pointe aussi du doigt sans vergogne une collectivité toujours accro aux dernières tendance et aux regards d'autrui, prête à vendre son âme à n'importe quelle compagnie sous prétexte que les autres le font. (en l’occurrence acheter des zombies à une institution mystérieuse quitte à en crever.)
Ayant lu les critiques des autres membres, il semblerait que ce soit là la principale finalité du film, cependant je ne sais pas si le film se veut si sérieux. (Je n'ai pas vérifié) J'ai bien remarqué que tous les personnages étaient blancs, que le monde "extérieur" ressemblait à une partie du tiers monde en guerre et qu'au final la conchita de service des films américains avait bien été remplacée par un zombie, (+ mes remarques) mais pour moi ce ne sont que des éléments parmi d'autres qui ne donnent qu'un certain relief au film. En effet, pour moi, le réalisateur ne va pas assez loin dans la satire pour qu'on le qualifie comme tel. Trop d'informations diverses sont mêlées, dispersées pour qu'on puisse lui prêter une force subversive voire même une véritable volonté de l'être. J'aurais tendance à dire que la parodie bêbête qui mixe disney à roméro prime sur la critique.
Par conséquent, j'ai l'impression que ce film est avant tout le kiff d'un réalisateur fan de Mel Brooks, des Monty Pythons (et de Roméro )qui tout en poursuivant son délire a choisi d'envoyer quelques piques à notre société et aux codes si usés des films de Zombie. A voir donc, ne serait-ce que pour le geste.
Remarques :
Le gamin risque de vous agacer pour sa bêtise, sa voix en VF en outre tape sur le système.
Si vous êtes un fan de Walking Dead, vous ferez une analogie évidente entre les gamins de ce film et notre chère Lizzie ce qui m'a notamment fait dire que ce film était glauque parmi d'autres choses.
Si vous êtes une fille et que vous aimez bien la mode, vous baverez sans doutes devant les robes de la mère du gamin, ce qui m'oblige à saluer la costumière de ce film.
Vous remarquerez quelques incohérences comme par exemple le fait que même sans son collier notre cher Fido n'attaque pas son maître alors que tous ses congénères sont totalement schyzo de ce point de vue là...pourquoi ? Je suppose pour ne pas avoir à trop se triturer les méninges durant l'écriture du script.
A la fin, vous resterez sur votre "faim" (jeu de mot ramoutcho) parce que vous ne pourrez pas savoir quel était vraiment le rôle de cette institution créatrice de zombies domestiques,comment tout ceci a commencé, pourquoi? [Mais bordel, qui sont tous ces gens ?? Qui gouverne cette ville? ] C'est dommage tous ces éléments auraient pu servir l'intrigue, l'humour et la réflexion...cela fait bâclé !
Enfin, vous vous demanderez comme chaque spectateur s'il pourrait adopter lui aussi un zombie, et pour ma part c'est mort, si je devais avoir un domestique ce serait soit Alfred de Batman, soit Marvin d'H2G2.Non sérieux, qu'est-ce que c'est con un zombie, c'est si con que je me demande pourquoi ils les ont domestiqués...encore un fait qui ne vous sera pas expliqué je vous avertis!