En fait, après avoir regardé "Advent Children", je me suis longuement demandé pourquoi Square avait changé le titre de son film.
C'est vrai, quoi "Fan Service" ça sonnait peut-être pas aussi bien mais au moins on était tout de suite fixé sur la marchandise.
En gros, "Fan Service", pardon, "Advent Children" ressemble à une suite de séquences animées où l'équipe Square s'est éclatée sur les images de synthèse, comme des gosses apprentis sorciers à qui on aurait laissé un chaudron haute définition et le script de Final Fantasy 7, avec les notes de travail non utilisées en prime.
L'histoire n'a au mieux ni queue ni tête, au pire est d'une platitude à faire bondir un Belge. Sephiroth est revenu, sous une autre forme, et souhaiterait re-re-re-détruire le monde. Donc Cloud et son équipe - enfin le caméo de son équipe- décident de le re-re-re-éliminer. Là-dessus, le scénario brode une course-poursuite à moto, une sorte de messe noire où des gamins ingèrent une eau qui les vide de leur volonté, une autre course-poursuite à moto, des combats - bordéliques au possible- dans les différents lieux clés du jeu et la tronche de Cloud sous tous ses angles pendant une bonne heure. Le tout s'enchaîne avec le minimum syndical de cohérence, en-dehors des Turks, de Cloud e de Kadaj-Sephiroth, on ne voit pas grand-monde ou pas longtemps.
Pourquoi une note aussi généreuse, dans ce cas ?
Parce que je suis un fan, déjà, donc le public visé par cette production faite de bric et de broc, enrobée dans une mise en scène et une image de synthèse classieuse et léchée.
Parce que le film ne s'est pas vendu autrement, ensuite, ce qui est plutôt honnête.
Parce qu'enfin après l'avoir revu, j'ai réalisé qu'un bon paquet de machins hollywoodiens avaient finalement exactement les mêmes défauts sans y mettre un tiers de l'effort technique et visuel fourni par l'équipe Squaresoft pour nous livrer cet énorme clip shooté à la mako. Même les dialogues d'Advent Children et ses punchlines arrivent à être élégants alors que le scénario a été écrit sur un post-it, par un type à qui on a dû filer toutes les scènes pêle-mêle en le mettant au défit de les enchaîner de manière cohérente. Il a fait de son mieux, on va dire. Et même si on comprend pas grand-chose, on met rapidement son cerveau en pause, préférant l'épargner pour pouvoir pleinement apprécier le travail esthétique et technique.
Un gros clip. Pour les joueurs. Rien d'autre.