Préjugés et Orgueil

Ce film est une adpatation libre du roman de Jane Austen, Orgueil et Préjugés, mon roman préféré.

Ce qui explique je me sois laissée tentée par un film 100% gay. Pas qu'il faille être gay pour le voir, bien au contraire je déteste ce genre de petites cases, mais disons que je ne fais pas partie de la cible démographique visée par ce film.

Mais comme j'ai (quasiment) lu tout ce qui contient ne serait-ce qu'une allusion à Fitzwiliam Darcy et Elizabeth Bennett (y compris les versions vampiriques, zombiesques et légèrement pornographique type roman rouge passion) et tout vu, je ne pouvais pas passer à côté de cette nouvelle itération.

Mon a priori était négatif à cause de la bande annonce et tout le casting à moitié à poil en permanence : j'avais du mal à voir O&P.

Et surprise, c'était pas mal du tout. Vraiment pas mal. L'adaptation est honnête et toute personne ayant lu le livre ou même seulement vu l'atrocité avec Keira Knightley retrouvera ses petits et les parallèles des personnages sont bien fait.

Je ne suis pas sûre que l'ambiance de Fire Island ait été la meilleure option pour l'adaptation cependant. En effet, d'après ce que je sais maintenant, c'est un peu le spring beak que d'aller sur Fire Island quand on fait partie de la communauté LGBTQI+. On lache tous les chevaux et, de manière assez basique, le but est de s'envoyer en l'air beaucoup et apparemment avec un max de personnes.

Mais (et c'est là que le bât blesse un peu) il y a des pauvres et des riches qui vont sur l'île et les préjugés de classe abondent. L'auteur du scénario, qui est aussi l'acteur principal, a également rajouté la dimension d'ethnie et de communauté dans le scénario mettant en avant la difficulté d'être d'origine asiatique et gay, comme si c'était une double peine.

Ca fait beaucoup pour un film d'1h30 qui se déroule sur 1 semaine mais il connait manifestement son sujet et je ne vais pas remettre en cause ses éléments qui me sont inconnus. Mais cela fait un peu exagéré tout de même. Un autre environnement aurait peut-être aidé à la crédibilité du dilemme de Noah et Will , dilemme difficile à apréhender quand tout le monde est intoxiqué, bourré et en speedo.

Néanmoins l'intrigue suit son bonhomme de chemin avec malentendus, yeux de merlans frits, soupirs énomourés et petits scandales. Je reste floue car il est assez agréable de voir comment les tours et détours d'un roman du XVIIIème siècle sont transposés dans cette ambiance.

Les acteurs sont bons mêmes si un peu trop mono-tones. Les "Bennets" notamment devraient être plus subtiles et les personnages sont ici réduits à un seul trait de personnalité.

Howie (Jane) est gentil, Noah (Elizabeth) est cinique, Max (Mary) est pontifiant, Keegan (Kitty) est une cervelle d'oiseau sans réelle personnalité que suit Luke (Lydia) qui à toujours un mot blessant. Du bon gros cliché parfois un peu fatigant.

Côté intérêt romantique, le Will (Darcy) est fade. Ce n'est pas le pire Darcy que j'ai vu mais ce n'est pas le meilleur et son alchimie avec son partenaire est moyenne. Charly (Bingley) est impeccable est fonctionne très bien avec l'acteur qui inteprète Howie.

La mise en scène est sans inventivité mais classique et correcte.

C'est distrayant malgré tout et c'est sans aucun doute une transposition du roman qui n'a pas à rougir malgré quelques scènes d'orgie.

C'est aussi une vision d'une commuanuté qui peu sembler uniforme et soudée vu de l'extérieur mais qui a aussi ses fractures et ses préjugés. Encore une fois, le cadre de Fire Island, exubérant et sexy, noie un propos qui devrait être plus central.