Disons le tout de go ce film surprend. J'étais venu voir Apollo 13 alors évidemment il a fallut à mon cerveau un petit temps d'adaptation. Connaissant très bien l'histoire de l'astronaute Neil Armstrong et du programme spatial américain les ressorts dramatiques tombaient un peu à l'eau. Pourtant ils sont filmés avec brio; hormis peut être l'accident d'Apollo 1 où seul le rendu visuel sur la trappe scellait efficacement le destin tragique des trois hommes.
Le parti pris ici c'est de raconter l'histoire d'un homme qui a perdu sa fille et qui parce qu'il va devenir astronaute sort de l'ordinaire. Sinon il est plutôt autiste... L'objectif d'atteindre la Lune, Chazelle le met en image à la fin, alors, enfin, tout le puzzle livré prend son sens, et quel sens. L'histoire devient alors poésie et la mélancolie présente dans tout le film devient lumière. Ce tournant est présent également dans le traitement de l'image en vue subjective jusqu'au bord de la nausée parfois, pour les trois quarts du film, avant le basculement dans l'image plus fixe en lien avec la mission Eagle.
Nous sommes loin du biopic traditionnel et réaliste, mais c'est une réussite visuelle et poétique à mes yeux. Je n'en dirais pas plus pour par faire le divulgâcheur et ôter son âme à ce film. En outre Blig a déjà tout dit sur le sujet... Mais c'est divulgâcher le film que de lire cette critique avant ! Ici : https://www.senscritique.com/film/First_Man_le_premier_homme_sur_la_Lune/critique/151664609