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Five
6.1
Five

Film de Igor Gotesman (2016)

FIVE (but surtout Pierre Niney), le pouvoir de l'amitié (et de Pierre Niney)

L'histoire ?
C'est celle de cinq potes (une fille, quatre mecs) qui arrivent à être attachants dès le début (grâce à la présentation qu'en fait, en voix off, la charmante demoiselle). Je crois qu'on a tous eu des potes un jour, non ? Bon, p'têtre pas moi, parce que je suis un peu asociale (si tel n'était pas le cas, je ne regarderais pas autant de films et surtout j'aurais être chose à foutre à cette heure que de publier une critique, pas vrai ?). Mais même moi, pourtant, j'me reconnais dans cette bande et dans ce qui les unit, alors que j'ai jamais rien vécu de tel, et c'est ça que je trouve toujours puissant avec les (bons) films sur l'amitié, justement. On regarde ça en repensant à nos amis dans un petit sourire nostalgique alors qu'en vrai c'étaient des bâtards et que vous avez plus de nouvelles depuis dix ans au moins (et que Michel vous doit toujours vingt centimes).


Bref, je m'emballe. Le pitch est simple : ils emménagent dans un appartement tous ensemble, mais le hic c'est qu'il n'y en a qu'un parmi eux (Sam) qui a les moyens et qui paie donc la quasi-totalité du loyer. S'il a les moyens, c'est parce que son père est riche et lui donne beaucoup d'argent pendant qu'il suit ses études de médecine. Mais en vrai, il suit pas vraiment des études de médecine... Il fait du théâtre et a menti à son père parce qu'il est convaincu qu'il n'aurait pas été soutenu dans ses vraies ambitions.


Son père finit par l'apprendre et lui coupe les vivres. Sam cherche un moyen de ne pas décevoir ses potes (il est sûr qu'il va les décevoir s'il leur dit la vérité) et se met à dealer. De là s'ensuivent toute une série de péripéties, blablabla... Regardez le film !


Ça finit bien (en tous cas selon la voix off de la demoiselle, toujours là, et selon l'angle que le film veut nous donner de l'histoire...)


Je ne comprends pas le reproche au sujet du mensonge de Samuel : ça ne vous semble pas crédible qu'il parvienne à mentir durant trois ans sur ses prétendues études de médecine ? Avez-vous seulement déjà entendu parler de Jean-Claude Romand ? Les mensonges, ça prend très vite de l'ampleur et, concrètement à ce qu'on pense quand on n'est pas confronté à une situation de ce genre, ils sont TOUS crédibles, pour la simple et bonne raison qu'on part toujours du principe que les autres nous disent la vérité. C'est vrai, pourquoi mentiraient-ils ?


Donc, premier point important pour moi : la situation dans laquelle se trouve Samuel est tout à fait réaliste. Un peu clichée, peut-être, mais les clichés ne viennent pas de nulle part et les enfants qui mentent à leurs parents parce qu'ils se sentent de toute façon incompris ou parce qu'ils ont peur d'être jugés, ça existe. Je comprends qu'on puisse grimacer devant l'image du jeune rêvant de devenir acteur (pseudo ambition très "poético-bohémienne" dans l'imaginaire collectif, à tort) et qui prétend de suivre des études de médecine (très prestigieuses dans l'imaginaire collectif, à tort également mais c'est un autre problème) parce que ça fait plus sérieux. MAIS, ça existe, et si l'on choisit de voir le film (qui, par nature, est forcément toujours une représentation scénarisée de la réalité, comme l'est toute oeuvre de fiction) comme la cristallisation d'une expérience de vie, alors je pense que c'est un chouette film.


Personnellement, j'ai aussi beaucoup aimé la bande-son. Les musiques sont moderrnes, électriques, symbolisent bien la tension de Samuel qui ne sait pas vraiment comment faire pour s'en sortir. Les intrigues amoureuses sont superficielles (mais drôles quand même, un peu) mais à mon sens superflues donc je ne m'étalerai pas à ce sujet. Les personnages sont peut-être un peu caricaturés mais cela m'a beaucoup moins choquée que dans d'autres films ou séries "de jeunes pour les jeunes".


Concernant la "morale" du film ou plutôt la façon dramatico-émotive dont le tout est traité, je n'ai pas grand-chose à dire non plus. Que ça ne plaise pas à tout le monde, c'est une chose mais, après tout, c'est du cinéma français. Les français se spécialisent dans la dramatisation d'absolument tout. Même leurs comédies ressentent le besoin d'être soi-disant moralisatrices (et ça ne marche clairement pas à chaque fois !). Ici, on n'est pas dans le moralisateur, on est beaucoup plus dans l'émotion, et ça ne marche pas pour tout le monde non plus. C'est une histoire "banale" de jeunes qui sont amis et qui vivent des trucs de jeunes, pas très graves pour la plupart, et puis des trucs un peu plus graves. C'est une histoire d'amitié : c'est pour ça que les relations amoureuses sont éludées et que la conclusion rappelle surtout le fameux pouvoir de l'amitié (et ça, pour moi, c'est pas réaliste, mais qu'importe ! C'est un film, c'est-à-dire qu'il ne faut pas tout prendre au premier degré et plutôt y voir (un élan), non, un symbole, une conceptualisation du truc, enfin m'voyez.
Effectivement, l'idée est proche de celle des Petits Mouchoirs, que j'avais déjà beaucoup aimé. C'est plein de sentiments, pas de "bon sentiment" (pour une fois !) mais de sentiments en général. Plein de gens qui communiquent mal, qui se mentent parce qu'ils ont peur, qui font des mauvais choix, qui ne réfléchissent pas trop, qui sont dirigés par de "mauvaises" raisons (qui sommes-nous pour juger ?) et qui font comme ils peuvent avec qui ils sont. Dire : "c'est une histoire de gosses de riches" ou "bahaha, franchement, ces jeunes ne savent pas ce que c'est d'avoir des problèmes", c'est complètement con. Sauf si, bien sûr, vous ne regardez rien d'autres que des documentaires sur les guerres, la famine et la maladie, et que rien d'autre n'a le droit d'être grave pour qui que ce soit à vos yeux.


Bref, c'est un film plein de vie(s), avec des trucs drôles, des trucs tristes, des trucs cons, des trucs qu'on vit tous (même si on n'est pas riche, qu'on suit pas des études de médecine et qu'on deale pas de la drogue, ET qu'on a pas une bande d'amis comme ceux-là), et moi j'aime beaucoup ce genre.


Evidemment, je dois avouer que j'ajoute un "coup de cœur" à cause de Pierre Niney, que je trouve toujours terriblement juste et touchant dans la simplicité (en plus, il est bow).


Sachez aussi que ma critique a tout le poids scientifique du monde parce que je suis INCROYABLE comme personne et donc j'ai forcément raison (comment ça, c'est ce que tous les apprentis critiques en ligne se disent ?).


Très cordialement,
Tchüss.

AmandineBeukens
6
Écrit par

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Créée

le 11 déc. 2020

Critique lue 150 fois

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