Après Picnic et Illégitime, Adrian Sitaru délaisse la sphère familiale pour s’emparer d’un sujet public « inspiré de faits réels », la prostitution. Film rugueux sur un sujet qui ne l’est pas moins.
Dans Fixeur, l’investigation journalistique sur le trafic de mineures est menée sur le terrain d’une Roumanie rurale. Sitaru interroge l’éthique dans le journalisme. Quelles doivent être les limites morales d’un journaliste à la recherche de témoignages pour libérer la parole et alerter le public ? Au fil d’un récit manquant de régularité dans sa progression scénaristique, Sitaru parvient à émailler son film de quelques scènes fortes :
le véto à un témoignage d’une représentante de l’Église, l’émotion d’une mère face à un interviewer lui apprenant que sa fille mineure partie en France a été contrainte de se prostituer ou encore
la longue scène finale qui se terminera par un panoramique à 360° sur une place déserte, symbole de l’avenir du personnage qui clôt Fixeur.