Savior of the universe.
Il y a des naufrages artistiques tellement improbables que l'on se demande comment tout cela a pu avoir lieu. Le "Flash Gordon" de Mike Hodges est de ceux-là. Produite par le nabab Dino De...
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le 27 oct. 2012
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Cette aventure neo-blockbuster est une réussite. Un archétype abouti du genre. Aidé par un scénario complexe mais limpide, Mike Hodges signe une mise en scène soignée et extrêmement dense. On admire notamment la grande qualité des dialogues. C'est elle qui permet en grande partie d'imprimer l'émotion unique qui se dégage de l'oeuvre et qui enveloppe intégralement le spectateur. Comment éviter de citer cette ultime réplique, point d'orgue lourd de sens, qui permet à Hodges de réussir là ou tant ont échoué ; ces mots qui continueront certainement longtemps leur envol dans mon esprit, ces simples mots "OOUAAAAAI VIVE FLAASH ! ON A GAGNE GRACE A LUIIIII..." lancés à l'unisson, et qui viennent en clore brutalement l'histoire dans un dernier frisson. Justesse aboutie du propos s'il en est..
Mais les mots ne suffisent pas à Hodges pour servir l'oeuvre flamboyante qu'il a souhaité nous offrir. Il le démontre, et on est véritablement ébloui par la variété des effets et des accessoires utilisés. Comme par ce fabuleux "Royal Vortex Impéria" qui ouvre bien des pistes, et dont l'étude permettrait certainement d'orienter les recherches portant sur la mise en évidence, et l'utilisation, des couloirs de voyages dans le temps et l'espace ; mes mots ne pouvant malheureusement pas en transcrire la magnificence de projection. On admire aussi cette splendide trémie en bois clouté, utilisée comme complexe de lancement pour fusée interstellaire, et judicieusement située dans un petit entrepôt tout décoré avec soin lui aussi. Le travail est phénoménal, il abouti parfois à des scènes terribles, durant lesquelles des hordes extra-terrestres, joués par plus de 14 figurants (un chiffre semble t-il sous-estimé), utilisent les impressionnants et redoutables rayons multicolores paralysants et fracasseurs de tous les systèmes de défenses, en carton comme en plastique, que l'on aura dressé devant eux ! Il y a aussi ces merveilleux costumes dont le très joli shorty cuir lamé de Flash dont la cote serait sans doute phénoménale si seulement il était proposé lors d'une vente pendant la Gay Pride.. On est pénétré par un flot d'images inoubliables. Comme celles de ces mollusques aquatiques à têtes humaines et dents pointues sur le front qui, à défaut d'avoir raison du sang-froid des enfants, viendra bien à bout de celui de Flash, qui dévoilera dans cette scène une grande sensibilité que nous partageons avec compassion. Mais aussi par les images, sans doutes visionnaires, de ces vaisseaux équipés de hublots ouvrants directement sur l'espace, bien pratiques pour tirer comme pour fumer. Ces quelques clichés ne formant qu'une infime partie du flot ininterrompu d'images admirables et fortes auquel on assiste, et qui laisse fatalement le spectateur totalement incrédule.
Le tout ne constituant qu'un écrin sublime pour une mystérieuse et très belle histoire d'amour formée par un couple magnifique. Je pense qu'il est utile de reconnaître que la tronche d'abruti de Flash n'est certainement pas totalement étrangère à cette sensation si enthousiasmante.
Il n'est pas si anecdotique non plus de noter le risque qu'a prit Hodges à l'époque en choisissant Queen pour la BO. En effet, ce groupe aurait facilement pu abîmer l'essence, voire le sens même de cette épopée, par une musique de qualité. Bien heureusement il n'en est rien, la performance musicale est au niveau de l'ensemble, une belle surprise.
Au final, cette explosion de crétineries constituera sans aucun doute un véritable feu d'artifice pour tous ceux qui ne choisiront pas de regarder un autre film.
C'est ce que j'ai curieusement choisi de faire l'autre jour et ne le regrette pas une seconde.
Créée
le 8 déc. 2014
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