Brigade Anti Gags

Flics de choc est un petit polar français de 1983 réalisé par Jean Pierre Desagnat le réalisateur des Charlots contre Dracula (et accessoirement père de Vincent). Sans doute moins volontairement orienté vers la comédie, Flics de choc n'en est pas moins un film assez drôle à regarder tant ces prétendus flics de chocs s'avèrent être une brigade de bras cassés à laquelle il est effectivement préférable de ne pas avoir à faire.
Cette brigade de choc enquête ici sur une affaire de traite de mineures fugueuses qui se retrouvent dans un bordel pour riches notables après avoir reçu une éducation à la perversion. Nos braves flics tentent de remonter la filière mais sont confrontés à un tueur qui dézinguent systématiquement tous les témoins...
Dès les premières minutes au détour d'un dialogue en forme de tagline on nous prévient "ils prennent tous les risques c'est bien pour ça qu'on les appelle les flics de choc". Pourtant à mesure que le film avance on va très vite se rendre compte que la brigade est surtout une bande de joyeux incapables comme avec cette jeune victime qui se fait assassiner juste deux minutes après que nos braves flics de choc lui ai promis une protection sans faille. D'ailleurs ces flics sont une véritable malédiction puisque à chaque fois qu'ils trouvent un témoin où un suspect ce dernier se fait tuer juste avant qu'ils se pointent avec toujours un train de retard. Le point sur lequel nos flics restent les plus fort c'est sur la vanne foireuse et la cool attitude avec des calembours digne de Jean Roucas style "remords moi le nœud " et "Attention il sent l'ail parce que lorsque il t'interroge tu fais aïe aïe..." . Mais nos flics sont aussi plein de déontologie et de compassion pour les victimes comme lorsque ils attachent un des leurs et le fouette pour qu'il fasse le cheval juste après qu'une pauvre gamine est avouée en larmes avoir du subir cette humiliante torture, non vraiment ils sont nuls pour enquêter mais ils sont premiers sur la déconne. On aura droit aussi à une éprouvante séquence d'interrogatoire à coups de radiateurs (pas dans la gueule) mais allumé pour faire crever de chaud le suspect avec en point d'orgue un flic qui vient lui chanter Le temps de cerises à la guitare (mais que fait Amnesty Internationale ?). Au comble de l'incompétences cette brigade anti-gag ne parviendra à stopper le tueur que par la grâce d'un joueur de boules opportuniste qui lui fera un carreau sur la cheville.
Le film n'a pas de rythme, l'enquête malgré la gravité de son sujet prête souvent à sourire et l'ensemble du casting qui se la joue cool est souvent à côté de la plaque (à part peut être Marc Chapiteau qui sauve les meubles) . Le film n'est même pas assez mauvais pour devenir un nanar réjouissant.
Au final notre joyeuse brigade terminera le film sur un grand éclat de rire générale comme dans une mauvaise série américaine des années 80 histoire de bien montrer que dans la police même quand on est incompétents on se marre bien.