Et oui, ce blog n'est pas mort et les mises à jours, bien que de plus en plus espacées, se feront encore. Attaquons-nous donc à un illustre metteur en scène qu'était Erich von Stroheim. Le monsieur débute réellement au cinéma comme assistant-réalisateur ou acteur d'un certain D.W. Griffith ou encore d'une autre homme moins connu: John Emerson. Ce dernier même qui instaura quelques règles élémentaires encore de vigueur au cinéma à l'heure actuelle. En 1919, il sort sont premier film, intitulé Maris aveugles. Considéré encore maintenant comme l'un de ses plus grands films, il en est de même pour son second, à savoir Folies de femmes.
En effet, l'une des plus grandes qualités de cette oeuvre, c'est que malgré ses 85 ans bien tapés et le fait que ce soit muet, elle ne semble pas si vieille. A cela, il y a divers éléments qui aident à cette "éternelle" jeunesse.
Premièrement, la musique est tout bonnement remarquable. Ecoutez-là et vous n'aurez pas l'impression d'entendre que cela puisse être si vieux.
Par après, il y a évidemment une réalisation qui suit. Comme von Stroheim a quasiment tout appris chez Griffith, il y a énormément de successions de plans fixes mais aussi quelques plans en mouvement. Mais en aucun cas, on ne s'ennuie car on est pris par l'histoire et par le jeu des acteurs (dont von Stroheim lui-même, qui réalisa une aussi brillante carrière de comédien).
Une fois donc passé tous les détails techniques et le mot rapide sur la prestation des acteurs et actrices, il est temps de parler du scénario qui est probablement ce qui s'est fait de mieux dans ce film. En effet, on ressent chez von Stroheim une certaine haine envers les hommes. Il faut dire qu'il ose aborder des sujets tabous dans une Amérique des années 20. L'argent et le sexe sont fortement présent dans cette oeuvre. Le premier parce que Serge Karamzin (Erich von Stroheim) est un voleur, qu'il ne voit que l'appât du gain et qu'il est prêt à tout pour se faire le plus d'argent possible. De même que l'action se déroule à Monaco, dont on connaît le paradis fiscal qu'il constitue. En plus, et cela n'arrange pas les choses, c'est un militaire. Ensuite, ce même Karamzin a une certaine attirance pour les femmes. Et notamment, celle de l'ambassadeur américain. Il y a chez cet homme un côté pervers et malsain. De même que la tentative de viol qu'il tentera d'effectuer ou qu'il fera sur une mineure. Mais attention, tout cela est toujours suggéré. Jamais von Stroheim ne montre le viol à l'écran d'où le fait qu'on ne peut pas être sûr que l'acte ait été commis.
Ensuite, il y a cette critique envers les militaires mais pas n'importe lesquels: ceux qui ont le pouvoir. Elle est acerbe et fort présente. Envers Karamzin, on comprend immédiatement que ces costumes et médailles ne sont que du vent. Envers la haute-société aussi, von Stroheim ne badinait pas. Ainsi, nombre de fois, la femme de l'ambassadeur regarde avec un air accusateur cet ancien soldat qui ne l'aide pas ou qui ne ramasse pas ses sacs lorsqu'ils tombent. Jusqu'à ce qu'elle se rend compte plus tard que le soldat est infirme et que ses deux bras ont dû être amputés. La honte l'envahit alors.
Malheureusement, von Stroheim fera une courte carrière en tant que réalisateur mais réalisera quelques chefs-d'oeuvre. Les producteurs américains lui reprochant de réaliser des films beaucoup trop chers. Il se tournera par après exclusivement au jeu d'acteur. Mais ceci est une autre histoire et il serait bien dommage, chers amis cinéphiles, que vous ne loupiez ce chef-d'oeuvre du muet...
batman1985
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le 6 mai 2011

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