Un film qui a peu d'intérêt à être suivi

Voilà donc que s'achève ma plongée dans la filmographie de Nolan avec son tout premier film "Following, le suiveur". En toute honnêteté, je n'en attendais pas grand chose, mais Nolan à quand même réussi à me décevoir. Je trouve d'ailleurs mon 6 généreux et il n'est pas impossible que ma note baisse suite à cette critique. Alors contrairement à ce film, ma critique ne va pas être à rallonge pour rien, je vais aller droit au but.

Ironiquement, la réalisation est à la fois le point faible et le point fort du film. Point faible puisque l'on est clairement dans un amateurisme frappant dans sa réalisation. Vous allez peut-être penser que je suis dur d'autant que c'est son premier film, d'accord, mais je juge le film en tant que tel. La réalisation est juste d'une platitude monstrueuse, les plans sont inintéressants, oubliables avec dans certains cas des angles de caméra incompréhensibles dans leurs choix. Le noir et blanc parlons-en. Nolan avait la possibilité de faire un film en couleur, pourtant, il en a fait un en noir et blanc, pourquoi ? On ne sait pas... Le noir et blanc à aucun intérêt d'autant plus qu'il est très mal géré. Les couleurs sont fades et des réalisateurs de grand nom faisaient mieux dans les années 50/60 comme Hitchcock ou Kurosawa ou un travail de la lumière et du noir et blanc qui étaient vraiment remarquables. Ici, rien ! Certes, ce film avait un bas budget, mais il n'y a pas besoin de millions de dollars pour bien gérer les noirs et les blancs et faire des beaux plans. Maintenant comme dans la plupart de ses films Nolan travail la notion de temps au travers d'une narration non-linéaire qui est la seule chose notable de la réalisation et le point fort de celle-ci, seulement elle paraît plus faire office de cache-misère qu'autre chose. Elle apporte rien au film, la narration aurait pu être linéaire (avec peut être quelques exceptions, on découvre par exemple que la femme a été tuée quand le flic le dit, pourquoi pas, mais il n'y avait pas besoin d'autant de complexité dans la narration. Ici, on est clairement dans le faussement complexe pour se démarquer, un des défauts de Nolan présent dans beaucoup de ses films.) Cependant cette narration était nécessaire pour nous faire avaler un film beaucoup trop long pour ce qu'il a à nous raconter. Ce film aurait dû être un court-métrage plus linéaire où certaines scènes inutiles n'apparaîtraient pas.

Quant à l'histoire, que dire dessus si ce n'est que...ok... Pour moi, elle partait très bien, les 15 premières minutes m'ont plus, puis plus rien, dès qu'il y a eu l'histoire avec la femme et tout le reste j'ai perdu tout intérêt dans le film. Alors certes, c'est intéressant comment il en vient à se faire manipuler ainsi que la femme, mais c'est la seule chose réellement intéressante du film avec cette trame du début. Le reste, c'est juste de l'étirage et de l'étirage pour faire de ce film un long-métrage. Ses personnages sont comme d'habitude froids et manquent cruellement d'émotions et de réelle personnalité. Les personnages de ce film sont avant tout des fonctions plus que des êtres humains. Je ne déteste pas ce film, mais je lui trouve très peu d'intérêt et qu'il est en réalité passable avec beaucoup de fioritures pour masquer les gros défauts de celui-ci. Un film sans plus que j'oublierais à mon avis très rapidement.

En conclusion on a un film de Nolan qui n'est pas foncièrement mauvais mais n'a pas énormément d'intérêt et c'est sans aucun doute pourquoi ce film est le moins connu de Nolan à part par ceux s'intéressant à sa filmographie. Ce film est également une représentation parfaite de ce que va être le travail de Nolan par la suite, entre autres le travail de la narration/du temps, l'histoire servant en grande partie de fonction à un twist final, personnages froids sans émotions, complexité inutile... Dans certains cas pour le mieux, dans d'autres pour le pire.