Bande originale envoutante, danses endiablées, soulèvement de Kevin Bacon, rébellion de la jeunesse, avènement du rock n roll, Après Grease, Fame, et un certain Dirty Dancing, voila que le réalisateur Herbert Ross, propulse le genre Teen Movies dans une nouvelle dimension, celle du Teen movie musical. Un petit air de la fureur de vivre voyant James Dean remplacé par Kevin Bacon? Back to the eighties…


Défoulement pur ou critique de la religion chrétienne ? Et si c’était les deux ?


Les années 80...encore et toujours les années 80. Il fallait être né à cette époque pour comprendre l'ampleur de la chose. Déjà, le cinéma de science fiction se voyait bouleversé par l'arrivée de Star Wars et Terminator, ensuite parce que les frustrés qui rêvaient de liberté, d’indépendance, et de défoulement, se ruaient au cinéma pour découvrir les comédies musicales pour ados. A cette époque, on goutait au bon doux parfum des Dirty Dancing, Grease, Fame, Flashdance et ici, Footloose.


https://www.youtube.com/watch?v=wFWDGTVYqE8


Bombers/blouson en cuir/veste en jean sur le dos, tee shirt blanc cachant son petit paquet de clopes sous la manche, jean et baskets usées/déchirées (mais c’était plus cool), cheveux en pétards, sac US en bandoulière, walkman dans la poche avec des piles dans l'autre, la guerre du golfe d’actualité, les gens avaient besoin de s’aérer la tête, s’éloigner loin du mal. A l’époque, pas d’ordinateur, pas d’internet, pas de portable. Les passe-temps : le cinéma, les promenades, les concerts, les courses de voitures, les fiestas, les diners, les pyjamas party, les bagarres de rues, les drive-in, les parcs où on emmenait sa fiancée pour papillonner du bidon, les bornes d’arcades, le papotage en cabine téléphonique, bref, une époque où on était sociable.


Footlose/Dirty Dancing, à l'image de Star Trek/Star Wars, c'était la guéguerre, l’interminable guéguerre. Qui de Ren MacCormack ou Johnny Castle était le plus sexy et le plus cool? Dirty Dancing et ses groupies, Footloose et ses fans hardcore. Les arguments pleuvaient des deux cotés, difficile des départager ses deux films tant ils sont cultes. A la rigueur, Dirty Dancing se veut plus gnangnan que Footloose faisant plus films pour mecs.


Dans notre film, la religion est pointée du doigt. Pour le révérend Moore, pasteur généreux, sage, bon conseiller, mais un peu trop sectaire, danse rythmée égale dépravation et fornication. Là, on ne peut s’empêcher de confirmer nos aprioris sur la religion catholique, Chrétienne. Elle a beau avoir différente traditions, ça n’empêche qu’on a la sensation qu’elle se frustre, s’interdit des choses importantes de la vie sous prétexte qu’elles sont impures et perverses. En d’autres mots : conduisant au pêché. Non croyants ou croyants, en bon humain que nous sommes, à force de nous laisser guider par nos préjugés et aprioris, nous avons de faux jugements. Pourtant, à mesure où l’on avance dans notre histoire, tout s’éclaircira, des justifications seront apportées afin de cerner le pourquoi du comment.


Et là, retournement de situation, on comprend pourquoi la religion catholique et chrétienne se montre parfois trop sévère à l’égard des enfants de dieu. Le but : vivre en harmonie les uns avec les autres, se respecter, s’aimer, se tolérer, s’entraider, ne pas oublier que le corps dans lequel loge notre âme, c’est en quelque sorte un emprunt. Comme un livre, on en prend soin. Le sexe, il n’a jamais été interdit mais il ne se pratique qu’entre personnes consentantes, s’aimant et voulant se construire un avenir. C’est comme ça que le monde devrait marcher.


On ne couche pas pour le plaisir, on couche avec quelqu’un parce qu’on l’aime. Sur Terre, nous avons des règles de vie à respecter pour notre bien être et le bien être des autres. Les tentations dans notre monde, ce n’est pas ça qui manque. A nous de savoir discerner le bien du mal, ce qui est juste ou non, respectueux ou irrespectueux. Footloose critique donc au départ la religion pour mieux révéler sa véritable nature, ses véritables intentions par la suite, prouvant que derrière tout ce spectacle, cette sagesse presque intrigante, ce coté « secte », ce cache quelque chose de beaucoup plus pur et humain qu’il n’y paraissait.



-T’aimes Culture Club ?
-Quel club ?
-Culture Club
-Et qu’est ce qu’ils font comme culture ?
-Rien du tout c’est un groupe de rock.
-Ha bon et comment il s’appelle ?



Venez tous si vous voulez que ça change


Si vous vous posiez la question à savoir pourquoi Footloose n’a de cesse d’être comparé à Dirty Dancing, c’est simple : les deux prônes la liberté d’agir dans le respect, voulant en prime prouver aux coincés que danser c’est inoffensif. Liberté de danser, d’écouter de la musique de n’importe quel genre, de se rassembler avec ces potes le soir pour discuter sans commettre d’actes criminels, en gros, une vie d’adolescent s’amusant, découvrant la vie, apprenant à s’affirmer. Danser c’est comme chanter. C’est célébrer la vie.


Seulement, dans Footloose, à cause d'un accident stupide de voiture causé par un groupe d’ados irresponsables, voila que la petite ville de Beaumont se retrouve plongée dans une profonde dictature musicale. Danser tue ?! Musiques et danses sont interdites. Comment vivre sans cet art ? Pas de panique, l’arrivée de Ren, interprété par Kevin Bacon, va secouer en douceur et intelligemment tout ça, sortir les balais des popotins du maire et de ses assistants pour faire revenir l’activité permettant le plus à l’être humain de s’exprimer et SURTOUT de donner la possibilité aux jeunes du lycée Beaumont d’organiser une fête dansante.


Il est gentleman, il est poli, il a la classe sans en faire des caisses, il adore le rock, il fait des pirouettes spectaculaires comme un vrai athlète, Ren, c'est un vrai, c'est un mec. C’est pas un beau gosse comme Johnny Castle mais il dégage ce petit truc puissant faisant qu’on le trouve cool et digne de confiance. En gros, le pote idéal toujours là pour te soutenir. Notre héros il a la hargne d’avoir perdu son père, et il a encore plus la hargne de voir que dans la ville où il a emménagé, il ne peut plus se défouler en écoutant de la zik. Il n’est pas le seul à avoir cette envie d’émancipation, de liberté.


A ces cotés, Ariel Moore, fille du pasteur. Cachant une blessure profonde, Ariel, elle est dans les excès, joue avec la mort constamment, se dévergonde, fréquente la racaille, joue les allumeuses. On a envie de la claquer la Ariel. Cependant, Ariel, on finit par la comprendre et même si elle a toujours une tête à foutre quelques claques, elle gagne notre sympathie.


Sarah Jessica Parker, Chris Penn en meilleur ami balèze ne se séparant jamais de son stetson, John Lithgow (alias le tueur de la trinité dans Dexter), Dianne Wiest (la moman adoptive d'Edward aux mais d'argent), du beau monde question seconds rôles. Chacun à sa place, chacun à son quart d'heure de gloire, chacun se veut important au bon déroulement de notre histoire.



Il y a un temps pour vivre, et un temps pour mourir. Et, il y a un
temps pour danser.



Au final, son affiche, son style, à notre époque, Footloose, pour les jeunes, ça craint, c'est dépassé. Et pourtant, ils ratent quelque chose. Ecoutez Peter Quill des Gardiens de la galaxie que diable ! Footloose, c'est autre chose que les comédies musicales de maintenant. Quoique, avec The Greatest Showman, on revient à ces vieilles comédies musicales montrant l'humain à son meilleur. Footloose, c'est des valeurs humaines fondamentales, Footloose c'est de la danse exécutée avec ces tripes, Footloose c’est une musique qui te fait décoller de ton fauteuil avec un enthousiasme contagieux (aaah Kenny Loggins, toi t’es un vrai), Footloose c'est la définition même de l'amitié, la solidarité, la liberté, l'amour. Footlose, c’est cultissime.

Jay77
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le 6 mai 2018

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