Tel père, mais pas tel fils
Footnote – qui désigne expressément une note en bas de page, quelques lignes qui revêtent une signification toute symbolique pour le vieux père – est une comédie grinçante qui souffre de quelques irrégularités. La première demi-heure s'avère plutôt lente et sans grand intérêt. C'est une scène cruciale au cours de laquelle le fils participe, coincé au propre comme au figuré, à une réunion avec ses pairs dans un bureau minuscule qui lance véritablement le film. Le problème épineux et kafkaïen que doit résoudre le fils pour mieux épargner le père l'amène à réfléchir sur la valeur des travaux de ce dernier, mais aussi à son propre rôle vis-à-vis de son jeune fils Josh.
Parfois, le film sait jouer habilement du montage et de la mise en parallèle des deux existences des protagonistes, mais hélas la musique pompière surligne la plupart du temps les effets mélodramatiques de l'intrigue. Enfin, Joseph Cedar donne la fâcheuse impression de ne pas trop savoir vers quelle issue diriger son film une fois la problématique posée.
Malgré un scénario fouillé et construit, qui réserve quelques belles séquences de dispute et de circulation de la parole, Footnote est d'évidence une œuvre plus faible et moins convaincante que Beaufort. Il n'est pas du tout certain que les luttes ancestrales et rivalités intestines qui opposent les membres de l'université captivent beaucoup les spectateurs occidentaux, peu au fait des questions talmudiques.