Dans la famille bipolaire, je demande Carla

Note : 3.5/10

1ère fois que j'écris une critique sur un film que je choisis de visionner pour "éteindre mon cerveau".

Si pas mal de critiques ciblent sur un plagiat de vol au-dessus d'un nid de coucou, ce que je ne démens pas, c'est plutôt sur les incompatibilités dans l'histoire que ça me dérange, notamment sur ce qu'est le trouble bipolaire.

C'est dommage car c'est sur ce point que le film aurait pu se démarquer.

SPOILER :

C'est en somme un film qui peut être considéré comme divertissant, mais avec un synopsis assez pauvre malheureusement trop vu et revu pour ma part.

La fin est plutôt cousue de fil blanc, mais ce n'est pas une attente que je possède dans les films "feel food" de ce genre.

PARTIE DE PSYCO ÉDUCATION POUR LES CURIEUX ET CORIACES :

(Conseil de lecture : BD Goupil ou face de Lou Lubie)

Premièrement, il existe 3 types de bipolarité :

- type 1: la personne a présenté au moins un épisode maniaque caractérisé et généralement des épisodes dépressifs (+ 2 semaines).

Ce type est le plus connu, mais en fait c'est celui qui touche le moins fréquemment dans les 3 (1% de la population mondiale). C'est ce genre de film qui fait croire au grand public que la bipolarité n'est réduite qu'à ce type.

- type 2 : la personne a vécu des épisodes dépressifs majeurs et au moins un épisode hypomaniaque (moins grave).

- cyclothymie : episodes mixtes, avec "humeurs" variant dans une même journée.

La différence majeure est la durée des cycles comme mentionné vite-fait dans le film.

Deuxièmement, les troubles apparaissent en général vers 20 ans, et surtout pas avant l'adolescence. A contrario de Carla qui aurait débuté vers 13 ans..

Troisièmement, il faut savoir qu'il est imprudent de donner un antidépresseur à un bipolaire, c'est cela qui favorise les épisodes maniaques.

La part plutôt réaliste pourrait être que ce traitement justifie les 2 épisodes maniaques vécu par Carla pendant le film, c'est-à-dire en trop peu de temps.

Encore moins du Prozac (fluoxétine), le traitement que prend Carla dans le film, ou l'escitalopram qui est demandé pendant la partie de poker, également des antidépresseurs, qui pourrait aider seulement les types 2.

Et je ne parle pas de la partie "libido" qui est complètement inexistante en dépression et sous antidépresseurs, alors que Carla semble avoir une vie sexuelle très intense. Cela sera par contre très approprié dans les phases maniaques sans ce traitement, symptôme typique de ce trouble.

Le traitement principal est le fameux "lithium", ou autre type de thymorégulateur comme le lamictal (lamotrigine) qui lui, cible la phase dépressive chez qqn présentant des traits de bipolarité.

Dernièrement, les sorties la nuit sont incohérentes sans que le personnel ne le remarque avant. Il y a toujours des passages des veilleurs.ses de nuit (infirmier.ères), plusieurs fois pour vérifier qu'il n'y ait pas de crise, et la présence de chacun dans sa chambre. Faire le mur ou conduire avec une moto (sans assurance de la clinique) serait un motif pour être envoyé dans le public en hôpital psy, où les libertés des patients sont bien plus restreintes. Il n'est également jamais mentionné d'ateliers d'art-thérapie, qui justifieraient les 2 000€ par mois.